Près de la moitié des fonds verts investissent dans des entreprises polluantes

Plus de 150 fonds d’actions qui se présentent comme extrêmement durables en Belgique investissent également dans des entreprises polluantes. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par des journalistes dans neuf pays européens, à laquelle De Tijd a participé, écrit aujourd’hui le journal.

De plus en plus de Belges investissent dans des fonds verts sombres qui s’engagent à ne pas investir dans des entreprises qui nuisent « de manière significative » aux personnes et à l’environnement. En Belgique, 16,8 milliards d’euros sont déjà investis dans des fonds verts foncés, soit 7 % des actifs des Belges dans des fonds.

Un groupe de journalistes européens a passé au crible 838 fonds vert foncé proposés en Europe et passé au crible plus de 130 000 investissements de ces fonds. Près de la moitié (388) semblaient investir dans une ou plusieurs entreprises actives dans les énergies fossiles ou l’aviation. Parmi ceux-ci, 155 fonds sont également proposés sur le marché belge. Ils investissent dans 582 entreprises de combustibles fossiles, représentant ensemble un montant investi de 3,6 milliards d’euros.

Des règles européennes insuffisantes

Dans 108 fonds, 1,9 milliard d’euros concernaient même des entreprises également actives dans le charbon. Dans les portefeuilles des fonds, les journalistes ont aussi retrouvé huit des vingt entreprises les plus polluantes au monde.

Le régulateur belge FSMA reconnaît que les règles européennes et la supervision des fonds verts foncés ne sont pas suffisantes. « En tant que superviseur belge, nous allons vérifier cela, mais nous n’avons pas encore les outils pour le faire », indique le président de la FSMA, Jean-Paul Servais. Il accuse la Commission européenne d’avoir déjà introduit le système avec les fonds verts foncés alors que les définitions européennes de l’investissement durable ne sont pas encore prêtes.



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