Près de 6 millions d’ânes abattus chaque année pour la médecine chinoise recherchée : « Il ne reste que les squelettes »

La demande de peaux d’ânes a augmenté ces dernières années, rapporte la BBC. La cause en est la forte demande chinoise pour un médicament fabriqué à partir de la gélatine qu’il contient. Le médicament aurait un effet bénéfique sur la santé et protecteur de la jeunesse. Cependant, le commerce illégal de peaux d’animaux provoque de nombreux dommages collatéraux.

En Afrique – et dans d’autres régions du monde où les ânes sont utilisés comme animaux de trait – il arrive désormais plus souvent que les animaux soient volés pour leur peau. Au moins 5,9 millions d’ânes ont été abattus à des fins médicales chaque année depuis 2017, selon un nouveau rapport du Donkey Sanctuary de Nairobi. Ces chiffres n’ont cependant pas pu être vérifiés.

Solomon Onyango, représentant du Donkey Sanctuary, affirme qu’environ la moitié des ânes du Kenya auraient été abattus entre 2016 et 2019 pour une drogue très demandée en Chine. Les ânes étant toujours aussi importants comme animaux de trait pour l’agriculture dans ces régions, plusieurs habitants du Kenya ont tiré la sonnette d’alarme lors de manifestations contre le commerce des peaux d’ânes.

De nombreux dégâts collatéraux

Pour ceux qui dépendent des animaux de trait, les dommages collatéraux sont parfois considérables. Selon le vétérinaire en chef de Donkey Sanctuary, les ânes ont une valeur intrinsèque, entre autres, pour l’agriculture.

Steve, un jeune homme de Nairobi qui transportait des jerrycans remplis d’eau pour les vendre, a pu gagner sa vie grâce à ses ânes, mais lorsqu’ils ont été volés un matin, il n’était plus en mesure de faire son travail. Il a reçu un appel quelques jours plus tard lui annonçant que les squelettes de ses animaux avaient été retrouvés. « Ils ont été massacrés, leur peau avait complètement disparu. »

Interdire les exportations

En Afrique, où vivent environ les deux tiers de la population d’ânes, il n’existe pas de réglementation claire sur l’exportation des peaux d’ânes. Dans certains pays, c’est illégal, dans d’autres non. Mais la forte demande et les prix élevés alimentent les vols d’ânes. Les commerçants feraient tout ce qu’ils peuvent pour faire passer les animaux au-delà des frontières nationales, là où l’exportation des peaux est légale.

En raison de la diminution de la population d’ânes, les gouvernements de plusieurs États africains souhaitent unanimement interdire l’exportation. La proposition d’interdire le commerce à travers l’Afrique est à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine des 17 et 18 février.

Dans des pays comme la Tanzanie et la Côte d’Ivoire, l’abattage et l’exportation d’ânes sont interdits depuis 2022, mais des élevages d’ânes auraient été créés au Pakistan, pays voisin de la Chine, en Asie du Sud. Il est à craindre qu’en interdisant le commerce en Afrique, de nouvelles tentatives soient faites pour maintenir le commerce encore plus « sous le radar ».

Plus de 1 200 personnes inculpées dans le cadre d’une action internationale contre les médicaments illégaux et le dopage

24 litres de cola libèrent un âne malade de la constipation



ttn-fr-34