Près de 10 milliards d’euros supplémentaires pour la politique migratoire dans le budget pluriannuel européen révisé

Outre le programme de soutien financier de 50 milliards d’euros à l’Ukraine, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont également débloqué 9,6 milliards d’euros de fonds supplémentaires pour la politique migratoire lors de leur sommet à Bruxelles. C’est près de trois milliards d’euros de moins que ce que la Commission avait espéré, mais « cela reste une augmentation significative », a estimé une source européenne à propos du sommet de vendredi.

L’approbation du vaste programme d’aide à l’Ukraine a détourné toute l’attention lors du sommet de jeudi, mais il y avait une autre raison de qualifier la réunion d’historique. C’est, a souligné la Commission européenne, la première fois que les États membres sont disposés à augmenter entre-temps les plafonds d’un budget pluriannuel actuel. A terme, ce sont 21 milliards d’euros d’argent frais qui seront sur la table.

Les chefs d’État et de gouvernement ont considérablement réduit les propositions présentées par la Commission l’été dernier. Même les dirigeants les plus europhiles ne sont pas enthousiastes à l’idée de transférer des fonds supplémentaires vers l’UE à mi-parcours du processus budgétaire, alors qu’ils doivent se serrer la ceinture dans leur propre pays. Alors que la Commission voulait près de 80 milliards d’euros (dont 33 milliards de prêts pour l’Ukraine), il reste finalement 64,6 milliards.

Et aussi des économies

L’enveloppe de 33 milliards d’euros de prêts est restée intacte, tout comme les 17 milliards d’euros de cadeaux demandés pour l’Ukraine. Il reste encore quatre milliards d’euros d’argent frais, mais pour consacrer des ressources supplémentaires aux nouveaux défis, les États membres ont également détourné environ dix milliards d’euros d’autres postes de dépenses. Le programme de recherche Horizon par exemple, mais aussi le Fonds de mondialisation et EU4Health. Ce dernier programme a été créé pour renforcer les soins de santé après le coronavirus, mais perd 1 milliard d’euros, soit plus d’un quart de l’enveloppe.

L’argent supplémentaire

En échange, 9,6 milliards d’euros seront ajoutés pour la politique migratoire interne et externe. Bien que la Commission ait demandé 12,5 milliards d’euros, ainsi que des ressources supplémentaires pour les réfugiés syriens en Turquie, en Jordanie, au Liban et en Syrie, ainsi que pour la politique dans les pays voisins du sud, cela reste un complément substantiel.

La Commission souhaitait également 10 milliards d’euros pour des investissements dans des technologies stratégiques, mais les dirigeants ont refusé. Ils ont seulement accepté de fournir 1,5 milliard d’euros supplémentaires au Fonds européen de défense. Les États membres ont également diminué leurs dépenses administratives de 1,9 milliard d’euros et réduit les aides d’urgence en cas de catastrophes naturelles (1,5 milliard d’euros supplémentaires au lieu de 2,5 milliards).

Les frais d’intérêt augmentent

Enfin, un « mécanisme en cascade » a été intégré au budget pluriannuel qui devrait apporter une réponse aux coûts de financement du plan de relance corona, où l’UE devra faire face à des augmentations de taux d’intérêt qui n’ont pas été prises en compte lors du plan de relance. Un plan a été élaboré en 2020.

Les coûts d’intérêts jusqu’en 2027 seraient supérieurs de 15 milliards d’euros aux estimations de l’époque. Le mécanisme consiste à examiner d’abord la ligne budgétaire prévue, puis les marges possibles dans d’autres budgets annuels sectoriels et, dans le pire des cas, un nouveau filet de sécurité basé sur des contributions nationales supplémentaires.



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