L’année dernière, le nombre de refoulements illégaux aux frontières extérieures de l’Europe a augmenté d’un tiers, pour atteindre 346 004. En moyenne, il y en a 947 par jour. Les refoulements, dans lesquels les demandeurs d’asile sont refoulés de force, sont illégaux au regard du droit européen et international. Pourtant, elles sont devenues une politique standard, entraînant des décès, critique le 11.11.11 dans son nouveau rapport de refoulement.
L’année dernière, le 11.11.11 a dénombré 225.533 refoulements pour 2022. Le chiffre pour 2023 concerne « une explosion de violence sans précédent et peut-être un nombre record », selon le Dôme de la Solidarité Internationale. De plus, des centaines de personnes sont également mortes en 2023 à cause de refoulements illégaux.
Frappant : la Bulgarie est numéro un. En octobre, la police bulgare des frontières a signalé avoir « empêché » 170 000 passages « illégaux » à la frontière bulgaro-turque, mais les organisations humanitaires locales signalent que la majorité d’entre eux concernent des personnes qui se trouvaient déjà sur le territoire bulgare.
Violence
Ces refoulements s’accompagnent souvent de violence. Par exemple, la plateforme de recherche Lighthouse Reports a documenté comment les migrants étaient parfois détenus pendant des jours dans un vieux chenil « en forme de cage » dans un poste de police bulgare à quarante kilomètres de la frontière. Les migrants ont témoigné qu’on leur avait refusé de la nourriture ou de l’eau.
En Hongrie, 98 687 refoulements ont été enregistrés en 2023. Ces chiffres ont été rendus publics par le gouvernement hongrois. L’année dernière, la Hongrie a remporté la palme avec environ 150 000 refoulements. De plus, la politique hongroise rend de facto impossible la demande d’asile dans le pays. Trente personnes ont demandé l’asile tout au long de l’année 2023. Pourtant, les refoulements restent une pratique quotidienne, selon le 11.11.11.
Par ailleurs, des refoulements ont eu lieu principalement en mer Égée entre la Grèce et la Turquie (près de 26 000), en Pologne à la frontière avec la Biélorussie (près de 10 000) et à la frontière avec l’Ukraine (plus de 4 000 en quatre mois) et en Lettonie (près de 14 000). ). Toujours en mer entre la Libye et l’Italie, plus de 17 000 personnes ont été interceptées et renvoyées en Libye par les garde-côtes libyens.
Le sommet de l’iceberg
L’organisation souligne qu’il ne s’agit là que de la pointe de l’iceberg, car la plupart des refoulements se produisent inaperçus. « Les gardes-frontières détruisent systématiquement les téléphones des personnes qu’ils capturent illégalement pour faire disparaître des preuves. Cela signifie que les images de refoulements sont plutôt rares par rapport à l’ampleur à laquelle ils se produisent », explique le 11.11.11.
« La violence aux frontières extérieures continue de se heurter au silence dans les pays d’Europe occidentale », regrette le 11.11.11. « Par exemple, le pacte européen pour l’asile et la migration, récemment finalisé, reste muet dans toutes les langues sur cet élément illégal et permanent de la politique migratoire européenne », souligne la directrice du 11.11.11, Els Hertogen. « Nous constatons même que de plus en plus d’États membres mettent de plus en plus de côté les droits humains fondamentaux et adoptent des législations nationales censées légaliser les refoulements. »
Le 11.11.11 appelle donc la Belgique, en tant que présidente du Conseil européen, à prendre des mesures urgentes et fermes. L’organisation appelle à l’arrêt du financement des refoulements avec l’argent des contribuables européens, au retrait du soutien à l’agence frontalière Frontex et à l’ouverture de procédures d’infraction lorsque les États membres refusent systématiquement de respecter les règles.
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