Première mondiale : le centre de recherche du SCK CEN à Mol recyclera les résidus radioactifs

Le centre de recherche nucléaire SCK CEN purifiera les résidus radioactifs dans l’installation RECUMO et les convertira en uranium faiblement enrichi. Le projet est unique au monde. Lundi, le premier coup de pioche symbolique a été coupé pour le bâtiment qui devrait être prêt en 2026.

Le montant de l’investissement n’est pas connu, mais le directeur général Peter Baeten parle de plusieurs dizaines de millions d’euros. L’installation dite RECUMO transformera les résidus radioactifs en une « matière première réutilisable ». « Un exemple classique d’économie circulaire », déclare Baeten.

Pas des centrales nucléaires

Les résidus radioactifs proviennent du processus de production de radio-isotopes médicaux sur le site de l’Institut national des radioéléments (IRE). Les restes ne proviennent donc certainement pas des centrales nucléaires de Doel ou de Tihange. L’objectif principal de RECUMO est la réduction des déchets nucléaires ainsi que la sécurité de l’approvisionnement en uranium dans notre propre pays.

« La Belgique se classe parmi les leaders mondiaux dans le domaine de la médecine nucléaire », déclare Erich Kollegger, PDG de l’IRE. Le SCK CEN et l’IRE sont responsables ensemble d’un quart de la production mondiale de radio-isotopes médicaux. Ce sont des particules radioactives qui peuvent être utilisées pour détecter et traiter les cancers, les maladies cardiaques et d’autres maladies.

Récupérer l’uranium

« Nous aidons des millions de patients depuis plus de cinquante ans maintenant », déclare Kollegger. « Pour continuer à remplir ce rôle social, il fallait trouver une solution structurelle aux résidus radioactifs (du site de Fleurus, ndlr) qui subsistent après le processus de production. » L’objectif principal est de récupérer l’uranium afin que le matériau de haute qualité puisse être réutilisé.

Les résidus radioactifs recyclés peuvent servir de combustible pour les réacteurs de recherche ou de « cibles » pour la production de radio-isotopes. « De cette manière, RECUMO assure la sécurité de l’approvisionnement mondial en radio-isotopes médicaux », déclare Baeten.

« Technologie de pointe »

« RECUMO utilise une technologie de pointe dans le domaine de la radiochimie pour le processus de purification », rapporte également le SCK CEN. « Dans les années 1980, la technique était déjà pratiquée à l’échelle du laboratoire. Nous avons maintenant affiné, optimisé et peaufiné la technique afin de pouvoir l’appliquer à une échelle semi-industrielle. Unique au monde. »

Le projet RECUMO est également supervisé par Euratom et les États-Unis. Ils imposent et contrôlent le strict respect des différentes normes de sûreté et de sécurité nucléaires.



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