Ddis-moi comment tu dis au revoir et je te dirai qui tu es. Dans le monde de la messagerie numérique, on le sait, ce qui compte, c’est la synthèse. Mais peut-on un jour renoncer au style quand on veut sortir et laisser sa marque ?
Je ne dis pas que c’est utile quand on se met d’accord sur une liste de courses avec quelqu’un, mais cela a certainement son poids lorsque nous avons une conversation dans laquelle il semble que chaque mot doit être pesé. Bref, quand le destinataire nous intéresse.
Premier point: Sommes-nous d’accord sur le fait qu’il faut éviter les emojis de plus de 40 ans ? Il n’y a aucune expression sur ces petits visages jaunes qui puisse donner à nos salutations l’effet wow que nous souhaitons.
Personnellement, lorsque je les reçois, je passe mon temps à chercher les lunettes pour au moins décrypter la courbe de la bouche. La signification de certains symboles reste encore un mystère et je parie qu’ils ont été créés spécifiquement pour permettre à ceux qui les utilisent de ne rien dire.
Deuxième point : il suffit de signer avec l’initiale du nom de l’épisode ! Je ne sais pas ce qui n’est pas clair dans le fait qu’une méthode similaire a fonctionné lorsque la lettre était en papier et qu’il ne fallait pas laisser de traces concrètes de vous-même. Bref, c’était ok pour le vicomte de Valmont, pas pour la messagerie numérique où notre identité peut être reconstituée à travers des photos, des profils, etc.
Troisième point : « mdr » est l’acronyme de « beaucoup de rires ». Ne l’utilisez pas pour résumer l’expression anglo-saxonne « lot of love », c’est-à-dire « avec beaucoup d’amour », si vous ne voulez pas avoir d’ennuis. Et plus généralement, exprimez-vous dans votre propre langue si vous n’en maîtrisez pas une autre.
Quatrième point : les citations sont la chose la moins romantique au monde. Je comprends qu’il n’est souvent pas facile de trouver les mots, mais utiliser ceux de quelqu’un d’autre, et peut-être rapporter le nom entre parenthèses pour souligner la référence savante, n’est pas une bonne chose.
Et nous arrivons au cinquième point, qui est l’essentiel : une fois les points précédents supprimés, il n’y a plus rien à éviter et même rien à faire par la force. Le conseil le plus exagéré du monde, « soyez vous-même », s’applique vraiment ici. Alors ne faites pas le monstre, soyez gentil et surtout mettez-y du cœur (au centre de votre poitrine, un peu à gauche, éd).
Vous souhaitez partager avec nous des émotions, des souvenirs, des réflexions ? Écrivez-nous à [email protected]
Tous les articles de Antonella Baccaro
iO Donna © TOUS DROITS RÉSERVÉS