Précaires et sous-payés, les travailleurs de la culture gagnent souvent moins de 8 euros de l’heure


Après un premier renforcement ces derniers mois, une centaine de nouveaux fonctionnaires ont été embauchés par le ministère, mais le secteur de la culture reste comme l’un des secteurs où la précarité et la sous-rémunération sont monnaie courante. Une enquête dans le secteur de la culture menée par l’association ‘Mi Riconosci’, qui a interrogé un échantillon de 2 526 personnes, a en effet mis en évidence que les salaires dans le secteur sont bien inférieurs à ce que pourrait être le salaire minimum.

Des salaires à partir de moins de 8 euros de l’heure

Qu’ils soient salariés ou indépendants, la plupart des travailleurs de la culture gagnent souvent moins de 8 € de l’heure. Parmi les salariés, la part atteint 70% (68,93%) tandis que chez les indépendants, et en général parmi les indépendants, le pourcentage de ceux qui gagnent ce chiffre tombe à 40,2%. Une bonne nouvelle en partie, car cette catégorie de travailleurs comprend aussi ceux qui gagnent moins de 4 euros de l’heure (5,7 % de l’échantillon) et ceux (13,7 %) qui perçoivent un salaire horaire net compris entre 4 et 6 euros.

113 nouvelles embauches au ministère

La condition de travail dans le secteur est dans «une situation inacceptable, produite au cours de la dernière décennie. Il faudra faire beaucoup plus. L’engagement sera maximal», déclare le ministre Gennaro Sangiuliano, saluant les 113 « renforts » arrivés au département, après le concours des 518 titulaires: «Ces embauches sont une réponse supplémentaire à la pénurie de personnel et à la précarité du travail dans le secteur ». Un secteur et une condition particulièrement féminins.

La plupart des employés sont des femmes

L’enquête montre que la plupart des participants sont des femmes. « Il faudrait mener une analyse, à la lumière des données, sur la relation entre précarité et féminisation du travail », commentent les auteurs de la recherche. Donc des femmes, majoritairement jeunes (63,57% des interviewés ont entre 26 et 39 ans), avec un niveau d’études élevé : à l’exception d’environ 10% des actifs qui ne sont que diplômés, tous les autres ont au moins un diplôme, sinon une maîtrise ou un doctorat. Dans l’échantillon, les chômeurs représentent 15,50% du total.

Revenu annuel faible : la moitié gagne moins de 10 000 euros

Parmi les actifs occupés, 68,70% sont des salariés, les autres sont des indépendants et travaillent avec un numéro de TVA ou des services occasionnels rémunérés au précompte mobilier. 21,88% travaillent dans l’administration publique et 75,47% chez des particuliers. Dans tous les cas, la part de ceux qui ont plus d’un emploi est élevée : un tiers de l’échantillon parmi les salariés et 60,43 % des indépendants ont plus de deux collaborations. Le contrat de secteur, en revanche, n’est appliqué que dans 6% des cas. Outre le faible salaire horaire net, les revenus annuels sont également très bas : 50,37 % gagnent moins de 10 000 euros par an (55,88 % chez les indépendants) et 72,28 % gagnent moins de 15 000 euros par an. Sur l’ensemble de l’échantillon, seuls 13,10% estiment que leur salaire leur suffit « pour vivre de manière autonome ». Enfin, enfin et surtoutsur un total de 2 487 réponses, 39,97% déclarent avoir subi du mobbing ou avoir été victime d’intimidation ou de punition.



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