Powell exposera la voie de la Fed pour freiner l’inflation dans le discours de Jackson Hole


Jay Powell prononcera un discours très attendu vendredi alors que la Réserve fédérale cherche à lutter contre la pire inflation en quatre décennies sans faire basculer la plus grande économie du monde dans la récession.

Le président de la Fed prononcera son allocution à 10 heures, heure de l’Est, lors du premier rassemblement en personne de la conférence annuelle de Jackson Hole depuis le début de la pandémie de coronavirus.

L’événement, qui réunit des banquiers centraux du monde entier, intervient alors que la Fed se débat avec des questions sur sa détermination à comprimer suffisamment l’économie américaine pour extirper l’inflation.

Powell a consacré le discours de Jackson Hole de l’année dernière à soutenir l’argument de la Fed selon lequel la flambée des prix à la consommation était un phénomène temporaire résultant de problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement. Mais il est devenu clair depuis que les pressions sur les prix sont davantage induites par la demande et donc susceptibles de persister plus longtemps.

La Fed, qui s’est maintenant lancée dans le cycle de resserrement le plus agressif depuis 1981, doit décider si elle doit maintenir un tel rythme ou plutôt commencer à réduire l’ampleur de ses hausses de taux d’intérêt, alors que les inquiétudes grandissent quant aux risques de brutalité.

Les marchés financiers se sont redressés ces dernières semaines alors que l’on s’attendait à ce que la Fed relâche ses efforts pour réduire la demande alors que les données économiques entrantes se détériorent davantage.

Le mois dernier, la banque centrale a procédé à sa deuxième hausse consécutive de 0,75 point de pourcentage, portant le taux des fonds fédéraux à une nouvelle fourchette cible de 2,25% à 2,50%.

Les responsables de la Fed se demandent si un troisième ajustement de ce type sera nécessaire lors de sa réunion de septembre, ou si un ajustement d’un demi-point est plus approprié.

Le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, a déclaré que la décision équivalait à un tirage au sort, dans un interview jeudi avec le Wall Street Journal.

Les responsables maintiennent que leur engagement à rétablir la stabilité des prix est « inconditionnel », suggérant une volonté de tolérer une hausse du chômage.

James Bullard, président de la Fed de St Louis et membre votant du Federal Open Market Committee cette année, a averti jeudi dans une interview avec CNBC que la Fed pourrait devoir maintenir les taux d’intérêt plus élevés plus longtemps que prévu initialement, étant donné que l’inflation élevée semble susceptible de s’attarder.

Il a ajouté qu’il soutenait le taux des fonds fédéraux atteignant entre 3,75% et 4% d’ici la fin de l’année.

La plupart des responsables maintiennent qu’ils peuvent maîtriser l’inflation sans provoquer de récession douloureuse. Cependant, cela va à l’encontre de l’opinion consensuelle des économistes de Wall Street, qui prédisent au moins une légère récession au cours de l’année prochaine.

Les économistes s’attendent également à ce que le taux de chômage dépasse les 4,1% largement anticipés par les membres du FOMC et les présidents des banques régionales en juin. Le taux de chômage, le point positif actuel de l’économie américaine, se situe à 3,5 %, son plus bas depuis plusieurs décennies.



ttn-fr-56