Poutine se rendra cette semaine aux Émirats arabes unis et en Arabie Saoudite


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Vladimir Poutine doit se rendre mercredi en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, la première fois qu’il se rend dans la région depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé mardi ces visites de travail, affirmant que « les parties discuteront des relations bilatérales et du conflit palestino-israélien ».

L’Arabie saoudite est le partenaire clé de la Russie au sein de l’Opep+, tandis que les Émirats arabes unis sont devenus la principale plaque tournante internationale pour les entreprises russes et une voie importante pour contourner les sanctions occidentales.

Poutine entretient des relations étroites avec les deux États exportateurs de pétrole du Golfe, qui sont restés neutres dans le conflit ukrainien. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis n’ont pas ratifié le statut qui régit la Cour pénale internationale, qui a inculpé le président russe pour des crimes de guerre présumés.

Mohammed ben Salmane, le prince héritier saoudien, et le cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyan, dirigeant des Émirats arabes unis, ont développé des relations personnelles avec Poutine et se présentent comme des interlocuteurs entre la Russie et l’Occident.

Le prince Mohammed et le cheikh Mohammed ont joué un rôle central dans divers efforts de médiation liés à la guerre en Ukraine, notamment dans le cadre d’échanges de prisonniers.

Le partenariat économique entre l’Arabie saoudite et la Russie s’est fait sentir le plus fortement sur le marché pétrolier. Le prince Mohammed a joué un rôle crucial en aidant Moscou à intégrer un groupe Opep+ plus large, qui a élargi et approfondi la semaine dernière les réductions de production.

Les relations de Moscou avec la région ont été soulignées le mois dernier lorsque les États-Unis ont imposé des sanctions à trois armateurs basés aux Émirats arabes unis, les accusant d’exporter du pétrole brut russe à un prix supérieur au plafond de 60 dollars le baril imposé par le G7 et l’Australie.

La décision de Washington a mis en évidence les efforts accrus de l’Occident pour lutter contre le contournement des sanctions, après que le Financial Times a rapporté qu’en octobre, la quasi-totalité du pétrole russe s’échangeait au-dessus du prix plafond du G7.

Poutine accueillera jeudi le président iranien Ebrahim Raisi, un allié important et fournisseur d’équipements militaires tels que des drones pour ses forces en Ukraine. L’Iran et l’Arabie saoudite sont depuis longtemps des rivaux régionaux, bien que les deux pays aient signé cette année un accord négocié par la Chine pour rétablir leurs relations diplomatiques.

Depuis qu’il a ordonné l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, Poutine a limité ses voyages aux pays de l’ex-Union soviétique, ainsi qu’à la Chine et à l’Iran.

Andrey Kolesnikov, chercheur principal au Carnegie Russia Eurasia Center, a déclaré que, outre leur valeur pratique, ces visites étaient un moyen pour Poutine de montrer que la Russie n’était pas isolée sur le plan international.

« C’est à la fois un message adressé aux élites, selon lequel ces régions sont désormais des terrains d’engagement, et un moyen de rassurer la population sur le fait que la Russie n’est pas isolée du monde extérieur. »



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