Pourquoi en Italie n’avons-nous pas réagi comme il se doit pour protester contre cette condamnation ? Heure de se réveiller


Antonella Baccaro (photo de Carlo Furgeri Gilbert)

Hou l’impression que le Décision de la Cour suprême américaine annulant le droit à l’avortement aux États-Unis, il n’a pas reçu la réaction qu’il méritait en Italie.

Bien sûr, nous sommes allés rafraîchir la loi 194 qui réglemente le droit dans notre pays. Bien sûr, nous avons trouvé ses limites dans la pratique généralisée de l’objection de conscience.

Mais l’alarme qui doit sonner haut concerne tous les droits, même celui de les revendiquer. Le jugement américain annule en une seconde une prérogative que l’on croyait acquise, démontrant combien il en faut peu pour se replonger dans le Moyen Âge.

Il y a quelques colonnes, j’ai soulevé le problème de féminisme actuel qui luttent pour continuer leurs combats, peut-être parce qu’ils sont devenus difficiles à comprendre même pour les femmes.

Quant aux hommesqui, jusqu’à présent, sont restées largement silencieuses, continuant à s’opposer silencieusement aux étapes les plus importantes de notre émancipation, leur état d’esprit est ressorti clairement après la sentence qui a condamné Amber Heard pour s’être déclarée sans fondement en tant que victime d’abus par son ex-mari Johnny Depp.

Des gentlemen cultivés et libéraux insoupçonnés, que nous pensions être des alliés dans les luttes qui comptent, ont élu cette phrase comme drapeau de la contre-révolution, tweetant ressentiment et satisfaction.

Je reviens obstinément sur ce sujet pour réitérer que messieurs ont certes tort, mais nous aussi quand nous mettons nos énergies dans des batailles résiduelles qui ont trouvé leur aboutissement, à mi-chemin entre le tragique et le ridicule, dans la « cancel culture ».

Nous digressons pendant que quelqu’un va directement faire exploser le sens même des batailles de genre, édulcorant la question du genre. Et nous sommes divisés sur les thèmes de la laine de chèvre alors que la plus grande atteinte à nos droits est en cours, toujours niée dans les pays autoritaires, aujourd’hui annulée dans les états que nous croyions devant.

« Soumission », le roman de Michel Houellebecq

C’était en 2015 quand, commentant la sortie de Soumissionle roman de Michel Houellebecq décrivant un monde où nos droits ont été niés par la prise en charge d’une culture patriarcale, j’ai osé que c’était une prophétie réalisable. J’ai vu les signes. Et nous voici. Heure de se réveiller.

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