Police : 411 cyberattaques « graves » en 2021 Mattarella : relever le défi de la cybersécurité


« La pandémie ne nous a pas encore quittés. En effet, juste au moment où une urgence qui nous a mis à rude épreuve semble s’estomper, nous nous retrouvons aux prises avec une terrible et proche guerre ». Le directeur général de la sécurité publique, Lamberto Giannini, marque les mots à l’occasion de la célébration du 170e anniversaire de la fondation de la police d’État. “Nous avons remodelé notre engagement traditionnel contre la criminalité en prévoyant, analysant et interceptant ces nouvelles dynamiques que l’urgence pandémique a déclenchées”. En 2021, rappelle Giannini, il y a eu “plus de 16 000 manifestations”. De plus, “une grande attention est portée aux nouvelles frontières de la criminalité, de plus en plus orientées vers la dimension cyber”.

Mattarella, la sécurité informatique est un défi, il faut l’accepter

Un point rappelé par le président de la République Sergio Mattarella dans son message au chef de la police : “La lutte contre le terrorisme et la promotion de la cybersécurité représentent des défis supplémentaires, à relever en collaboration avec les forces de police d’autres pays” écrit le chef d’état. “Dans la phase de relance du pays – souligne Mattarella -, l’engagement est désormais décisif pour que la reprise économique, favorisée par l’afflux d’énormes ressources européennes, ne soit pas sapée par des tentatives d’infiltration criminelle et des formes généralisées d’illégalité. La synergie avec les autres forces de police, les institutions locales et les autres acteurs des collectivités locales est essentielle dans cette bataille, dans une optique de sécurité partagée ».

Infrastructures critiques : 110 880 alertes émises

Les chiffres racontent le boom de la cybercriminalité en 2021. Toujours sans le conflit russo-ukrainien, générant une nouvelle augmentation des attaques en ligne. La salle des opérations du Cnaipic (Centre national de lutte contre la délinquance informatique pour la protection des infrastructures critiques) dirigée par la Police des Postes et Télécommunications « a géré, au niveau national, 213 attaques contre les systèmes informatiques des structures nationales d’importance stratégique, 60 demandes de coopération en Circuit High Tech Crime Emergency et 105 enquêtes ouvertes avec 31 personnes sous enquête » lit la documentation officielle. « L’activité de prévention est en nette progression avec la diffusion de 110 880 alertes. Au travers des Nosc (unités opérationnelles de cybersécurité), au niveau des agences périphériques de la Poste, la Cnaipic a coordonné la gestion de 5 296 attaques supplémentaires contre des infrastructures critiques, des opérateurs de services essentiels, des particuliers et des entreprises, en enquêtant sur 170 personnes ».

Tendances : + 35 % d’augmentation des attaques

Les agents sous le commandement d’Ivano Gabrielli, directeur du Service de police des postes et communications, ont enregistré un total de 5 509 cas d’attaques en 2021. Elles concernent les infrastructures critiques IC, Ose (opérateurs de services essentiels) et Pal (petites administrations locales), les entreprises et les particuliers. L’augmentation est de 35% par rapport à 2020 où 4 091 cas avaient été traités. Si l’on restreint l’analyse aux attaques contre Ic, Ose et Pal, en 2021 411 cas de cyberattaques “graves” ont été traités contre 134 en 2020. L’augmentation, considérée par la Police d’Etat comme “inquiétante”, est de 207% Dans l’action de répression, pour ces affaires, 62 personnes ont fait l’objet d’une enquête l’an dernier contre 20 l’année précédente (+210%). L’augmentation des raids de type est également très préoccupante rançongiciel avec 256 attentats graves recensés en 2021 contre 220 l’année précédente.

Le boom de la cybercriminalité financière

Notez l’augmentation de la soi-disant cybercriminalité financière. “Les statistiques font état de 15 068 cas nationaux – écrit la Police d’Etat – malgré la difficulté opérationnelle de blocage et de récupération des sommes fraudées, détournées principalement vers des pays non européens (Chine, Taïwan, Hong Kong), grâce à la polyvalence de la plateforme OF2CEN (Cyber ​​centre de fraude en ligne et réseau d’experts) pour l’analyse et la lutte avancée contre la fraude dans le secteur, la Police postale a pu bloquer et récupérer 7 653 158,27 euros à la source, sur un mouvement de 20 784 572,36 ». Plus du tiers, en somme, des sommes soustraites. Bien sûr, les données de 2020 sont impressionnantes : à cette date les cas de cybercriminalité financière il y en avait 4 294. D’une année sur l’autre, ils ont plus que triplé. De plus, grâce à la participation “à des campagnes internationales à fort impact telles que Emma 7 (European money mule action), coordonnées par la police des postes et des communications avec la collaboration de 21 pays européens et d’Europol, 356 personnes en Europe ont été identifiées et ont fait l’objet d’une enquête. 205 sujets sur le territoire national. Il y a eu 411 transactions frauduleuses, pour un total d’environ 19 millions d’euros, dont près de 12 bloquées et/ou récupérées ».



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