Le chantier de la révision du Pnrr et de son intégration au chapitre complémentaire du RepowerEu est en cours. Mais entre-temps le temps passe et, même avec cette incertitude générale, le Plan National de Relance et de Résilience poursuit son cours. Et il augmente le compteur de projets en phase de démarrage et de ressources engagées.
Des programmes déjà lancés pour 117 milliards de coûts éligibles au financement
Le dernier recensement réalisé par l’Inspection générale du Pnrr du ministère de l’Économie sur Regis, la plateforme télématique qui surveille toutes les articulations de la relance italienne, parle de 178 353 projets enregistrés, avec un coût éligible au financement de 117,5 milliards d’euros. En termes absolus, la majorité de ces investissements sont concentrés dans le Nord, où ils sont 80 205 (44,9%), tandis que dans le Sud ils sont 65 237 (36,5%) et 29 942 autres concernent les territoires des Régions de l’Italie centrale. En revanche, 2 969 sont labellisés « sphère nationale » car ils ne peuvent être directement placés dans une seule zone du pays.
Le compte des dépenses déjà éligibles au financement signifie en pratique que 61 % des 191,5 milliards de fonds européens alloués à l’Italie par la facilité pour la reprise et la résilience sont déjà liés à une mesure qui a commencé ou est en phase de démarrage. Dans un panorama très large qui, d’ailleurs, dans les 178.353 mesures recensées n’inclut pas les bénéficiaires des crédits d’impôt de Transition 4.0 (incitations à l’innovation des entreprises), Ecobonus et Sismabonus.
En pratique, les 117,5 milliards seraient en fait déjà hypothéqués pour l’une des nombreuses mesures envisagées par le Plan sous forme d’investissements publics ou d’incitations fiscales pour les particuliers. En réalité, les fonds déjà enregistrés pourraient même être plus importants puisque la Régis ces dernières semaines est au centre d’un travail intense pour compléter la radiographie du Pnrr et insérer les projets manquants (environ 18 mille selon les autorités locales) comme prévu à partir de la dernière circulaire émise le 27 avril par la Comptabilité générale de l’État.
Ainsi, dans un premier temps, la refonte du Plan que le gouvernement italien entend présenter à Bruxelles d’ici le 31 août ne pourra s’exercer que sur les 39% des ressources communautaires non encore explicitement liées à un projet déjà engagé. Cependant, la révision promet d’aller au-delà de ces frontières, car le scepticisme de Palazzo Chigi quant à la possibilité de respecter pleinement les temps du Plan implique également des tendances qui ont déjà commencé. C’est le cas, par exemple, de l’agrandissement des studios de Cinecittà ou des stations d’hydrogène pour le ravitaillement routier qui se sont retrouvés au centre des questions-réponses de ces jours-ci entre le Gouvernement et les magistrats comptables. Comparaison ravivée hier par le sous-secrétaire du Palazzo Chigi Alfredo Mantovano, qui s’est demandé « sur quelle base la Cour des comptes remplace la Commission européenne » en se référant à l’indice de non-réalisation des objectifs.