Plus que jamais, ce gouvernement flamand se présente comme le cabinet de l’effet Matthieu : ceux qui l’ont déjà obtiennent encore plus

Bart Eeckhout est le principal commentateur de Le matin. « Pour le citoyen malchanceux, il n’y a que mépris, coercition et exclusion », se souvient-il dans la déclaration de Jan Jambon en septembre.

Bart Eeckhout

Il s’agit d’une mesure petite mais significative par rapport à la déclaration de septembre du gouvernement flamand. Le ministre du Logement Matthias Diependaele (N-VA) va débloquer un budget pour construire 3.000 chambres pour les étudiants « financièrement plus difficiles ». Pour cela, il fera appel aux bailleurs sociaux. Bien pour ces étudiants, mais aussi un peu étrange. Cela vient du ministre qui n’a pas réussi à construire suffisamment de logements sociaux pendant tout un mandat, du ministre qui tente de refuser aux groupes défavorisés le droit au logement social avec toutes sortes de conditions, et du ministre qui a voulu donner son budget au secteur privé. entrepreneurs en construction parce que les sociétés de logement n’arrivaient pas à comprendre. Ce qui n’est pas possible pour le logement social, le ministre va désormais aménager des chambres étudiantes.

Le pouvoir symbolique de cette mesure est grand. Les chambres étudiantes sont prioritaires par rapport aux logements sociaux, qui connaissent également une forte pénurie. C’est tout à fait typique d’un gouvernement flamand qui réduit les problèmes sociaux aux inconvénients rencontrés par la classe moyenne sophistiquée. Les étudiants pourront bientôt être emmenés dans leur studio bon marché dans la nouvelle voiture électrique de maman et papa. L’achat d’une telle voiture reste encore un peu cher, c’est pourquoi le gouvernement du Jambon brandit un chèque de 5 000 euros.

Plus que jamais, ce gouvernement flamand se présente comme le cabinet de l’effet Matthieu : ceux qui possèdent déjà obtiennent encore plus. Les ministres du gouvernement Jambon porteront cette conclusion comme un insigne d’honneur. Surtout en cette année électorale, le gouvernement se positionne comme un prestataire de services pour tous ceux qui appartiennent aux classes moyennes et supérieures, dans l’espoir que ce groupe nombreux et articulé montrera bientôt sa gratitude dans l’isoloir. Même le risque de facturer un euro de plus aux citoyens pour les titres-services semble trop grand. Cela signifie que le gouvernement lui-même subventionnera encore davantage l’aide au nettoyage avec l’argent des contribuables. Même la Wallonie et Bruxelles sont plus économes et rationnelles sur ce point.

La classe moyenne est très reconnaissante de tout ce soutien gouvernemental. Mais le contraste avec ceux qui sont laissés pour compte est particulièrement grand. Pour le citoyen malchanceux, il n’y a que mépris, coercition et exclusion. Et des listes d’attente, de longues listes d’attente.

Car même si le Premier ministre Jan Jambon (N-VA) a fait de son mieux pour annoncer le plus de bonnes nouvelles possible, il y a toujours un côté amer dans sa déclaration de septembre. Ces derniers jours, plusieurs cas ont été connus de personnes handicapées ou gravement malades qui ont commis ou veulent commettre une euthanasie parce qu’elles ne veulent plus combiner la douleur insupportable avec le manque d’argent dû à un budget de santé insuffisant. Les problèmes budgétaires liés aux budgets de santé des personnes en situation d’extrême vulnérabilité sont structurels et non accidentels. Ni Jambon ni la ministre des Affaires sociales Hilde Crevits (CD&V) n’en ont dit un mot. L’expression selon laquelle l’argent ne pousse pas dans les arbres s’applique apparemment principalement aux personnes disposant d’un budget de santé, et non à celles possédant une voiture électrique.

Et bien sûr, Jambon et Crevits peuvent être fiers de leur accord ferme sur la garde d’enfants. On ne va pas se plaindre d’une augmentation budgétaire de 270 millions, n’est-ce pas ? Non, ou oui, peut-être un peu. Car ici aussi, le Premier ministre a voulu souligner, avec les applaudissements enthousiastes de la majorité du Parlement flamand en guise de soutien, que tout cet argent est destiné à des places supplémentaires dans les crèches pour les enfants de parents qui travaillent. On ne sait pas clairement comment cette mesure aidera les parents à la recherche d’un emploi qui restent à la maison avec leurs enfants à trouver du travail. Mais cela s’applique également aux mères célibataires pauvres : l’argent ne pousse pas dans les arbres.



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