Plus de discrimination sur le marché locatif dans les « quartiers blancs », mais le ministre Matthias Diependaele (N-VA) garde la tête haute


Diverses études universitaires ont déjà montré que les groupes ethniques minoritaires traversent une période structurellement plus difficile sur le marché locatif, mais les sociologues Billie Martiniello et Pieter-Paul Verhaeghe (VUB) ont voulu savoir quels facteurs y contribuent. Ainsi, entre octobre 2019 et octobre 2020, ils ont réalisé 2 385 tests de correspondance via des sites immobiliers.

Dans cette forme écrite de l’épreuve pratique, deux candidats ont répondu à la même annonce. Ils avaient un profil similaire, à l’exception de leur origine ethnique. Les universitaires se sont concentrés sur les publicités dans la ville d’Anvers et ont constaté que moins il y avait de minorités ethniques vivant à proximité de la maison louée, plus le risque de discrimination était grand. Au centre d’Ekeren, Donk et Mariaburg, la recherche de minorités était beaucoup plus difficile que sur la rive gauche ou au centre de Hoboken.

« Dès que plus de 30% d’un quartier est composé de minorités ethniques, la discrimination diminue », explique Martiniello. L’étude se concentre sur le marché locatif d’Anvers, mais des études similaires dans d’autres parties du pays ont montré une tendance similaire. Selon les sociologues, l’explication de la discrimination basée sur la localisation réside en partie dans les estimations des agents immobiliers. Ils supposent souvent que les candidats locataires blancs préfèrent vivre dans des quartiers avec des résidents qui leur sont ethniquement similaires.

De plus, l’inconnu rend mal aimé. « Les propriétaires ont souvent peu d’informations sur les candidats et sont alors guidés par des préjugés », explique Verhaeghe. Cela n’est cependant pas sans conséquence : la prédilection pour les groupes homogènes peut conduire à terme à une ségrégation résidentielle.

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Les chiffres ravivent le débat sur la nécessité de tests sur le terrain. Alors que le Parlement bruxellois a approuvé la semaine dernière des ressources supplémentaires pour des tests proactifs avec des acteurs, la Flandre vise l’autorégulation. Des séances d’information, des ateliers et un point d’information obligatoire sur la discrimination dans toutes les municipalités devraient aider.

« Le gouvernement envoie un mauvais signal lorsqu’il tente de piéger ses propres citoyens avec des mensonges », a déclaré le cabinet du ministre flamand du Logement Matthias Diependaele (N-VA). Selon lui, les tests pratiques n’entraînent pas de changements de comportement.

Verhaeghe voit cela différemment. Selon lui, les résultats des tests de sensibilisation peuvent être utilisés pour faire comprendre aux propriétaires ou aux courtiers qu’une formation existante est nécessaire. Ils ne doivent donc pas conduire immédiatement à une sanction, bien que Verhaeghe pense qu’il devrait y avoir un bâton légal derrière la porte pour ceux qui discriminent à maintes reprises. « Il y a eu une non-politique en ce qui concerne le marché du logement depuis cinq à dix ans, les tests pourraient être un complément. »



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