Plus d’antidépresseurs et moins d’antibiotiques, alors que l’usage des médicaments en Italie change


Pour les médicaments, les dépenses « remboursables », celles payées de leur propre poche par les citoyens, dépassent les 9 milliards. Une tendance qu’il faudrait réduire, « car elle est souvent source de dépenses indues ou, dans certains cas, inutiles », selon le directeur général de l’agence italienne du médicament, Nicola Magrini. Pas dans tous les cas, comme l’extension documentée, les choix sont étayés par des raisons solides.

Médicaments psychotropes, vers une table avec Santé

Les prescriptions d’antidépresseurs augmentent, avec une augmentation de 2,4% en Italie selon les données contenues dans le dernier rapport OsMed. Et pas toujours sur la base d’une opportunité bien fondée. Pour Magrini, les médicaments de santé mentale « ont été une source de surprescription pendant le Covid. Ce sont des médicaments non recommandés pour le traitement des chocs ou des urgences, mais malgré cela, comme preuve d’un malaise qui existe toujours, des augmentations ont été signalées non seulement en Italie mais dans le monde entier ». La Toscane est la région où il est le plus utilisé, avec 66 doses pour mille habitants et par jour, contre 35 en Campanie. Une table de concertation en cours de constitution avec le ministère de la santé permettra de se focaliser sur la prescription optimale des médicaments psychiatriques pour leur meilleur usage.

Vitamine D, sensibilisation accrue

Les dépenses en vitamine D, trop prescrite par le passé pour protéger les os, repartent à la hausse en 2021. Depuis mars il est revenu dépasser les 25 millions par mois pour la première fois depuis la Note AIFA qui incitait à une prescription plus adaptée. La Note précise Magrini, « qui a eu un effet très positif, économisant plusieurs dizaines de millions par an ». Mais « il y a des Régions plus vertueuses à l’avoir adopté et d’autres moins. Il faut travailler sur des campagnes de sensibilisation ». Les preuves semblent pointer dans une direction claire. « La vitamine D doit être présente dans l’alimentation, mais la prendre en complément n’offre aucune protection contre les fractures chez les personnes âgées, comme le montre une très grande étude qui vient de paraître, explique Roberto Burioni, professeur à l’université Vita-Salute San Raffaele. à Milan, à propos d’un article paru dans le New England Journal of Medicine.

Pour le coeur le plus utilisé

En revanche, la consommation d’antibiotiques a baissé de 5,6 % par rapport à 2020. Même dans la pandémie, les médicaments pour le cœur restent les plus utilisés alors que la consommation de ceux contre l’acidité gastrique augmente. Quant au traitement du diabète, la tendance est stable depuis 8 ans et la metformine reste le médicament le plus utilisé, dans un contexte où « les régions du Sud consomment deux fois plus que le Nord ». Les médicaments contre la migraine chronique ont augmenté de 13 % après l’introduction des anticorps monoclonaux. Quant aux dépenses pour le Covid-19, celles pour l’antibiotique azithromycine chutent de 67% et celles pour l’hydroxychloroquine sont « négligeables », suivant les indications qui ressortent des preuves, tandis que celles pour le premier antiviral autorisé, le remdesivir, qui en 2021 « représente 22% des dépenses par habitant de médicaments pour le Covid, avec une augmentation de 157,9% par rapport à 2020 ».

Comment ça se passe entre les hôpitaux et le territoire

Globalement, les dépenses pharmaceutiques, tant publiques que privées, en 2021 étaient de 32,2 milliards (+3,5% par rapport à 2020), dont 69% sont remboursées par le NHS. 87 % de la consommation se fait au niveau local, où les maladies chroniques sont avant tout soignées mais à moindre coût (égal à 41 % du total). A l’inverse, à l’hôpital, où sont traitées des pathologies aiguës ou complexes, on consomme moins de médicaments (13 %), mais les dépenses sont plus importantes (59 %). Six citoyens sur 10 ont reçu au moins une ordonnance, mais les plus de 64 ans absorbent 70 % du coût. La consommation est stable pour tous les médicaments pour les maladies chroniques « symptôme du fait que le système a résisté à la pandémie et qu’il n’y a pas eu de réduction de traitement », commente le pharmacoépidémiologiste de l’ISS Roberto Da Cas. Pour Raffaele Donini, coordinateur des conseillers régionaux pour la santé, les dépenses en médicaments ont une large marge d’amélioration et il est demandé que l’Aifa soit mandatée pour réviser le formulaire. Le nouveau président de Farmindustria Marcello Cattani souligne que les dépenses sont maîtrisées et que les prix moyens des médicaments pour les soins territoriaux et hospitaliers sont inférieurs à la moyenne des autres pays européens.



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