Plan d’économies ou d’efficacité ? Les positions des parties sur la question du gaz cher


Ils disent le mot rationnement à voix basse. En tout cas, il est toujours accompagné de la note de bas de page « extrema ratio ». En campagne électorale, envisager un resserrement de la consommation un mois après le vote est très risqué. Presque tout le monde préfère parler de plans d’économies (le Parti démocrate en premier lieu) ou d’efficacité de la consommation (surtout Fratelli d’Italia). Mais l’augmentation quasi quotidienne des prix oblige toutes les forces politiques à prendre position dès maintenant. Des positions très variées sauf sur un point : la mise en place du price cap qui sera rediscutée à Bruxelles dans un peu plus d’un mois. Et hier, le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, est également revenu demander. « Un plafond européen sur le prix du gaz est nécessaire maintenant, nous ne pouvons pas attendre le vote ».

Le price cap européen, seule proposition partagée

Mais c’est peut-être la seule proposition partagée. Car les distinctions sont plus nombreuses, à commencer par la suite donnée à l’hypothèse, lancée il y a quelques jours par le secrétaire du Pd Enrico Letta, d’intervenir immédiatement au niveau national en introduisant un moratoire sur les prix valable 12 mois. Une route qui ne convainc pas du tout le centre-droit. « Nous pensons que la voie à suivre reste celle de l’Europe. En attendant, il faut immédiatement, et maintenant on entend même avant le vote si nécessaire, sécuriser les chaînes de production qui paient le plus la hausse du prix de l’énergie et protéger les familles les plus en difficulté », anticipe Giovanbattista Fazzolari, un sénateur très proche de Giorgia Meloni et rédacteur du programme Frères d’Italie, ce qui n’exclut pas – si l’urgence devient aiguë – également la convocation des Chambres.

Forza Italia et la Lega sont également sur la même longueur d’onde. Le parti de Silvio Berlusconi parle explicitement d' »un engagement sur le plafonnement des prix au niveau européen » et ne manque pas ensuite de souligner la nécessité de prévoir « des plans de rationnement pour ne pas trouver une nouvelle urgence ». Les activités de santé et de production doivent être garanties et elles le seront ». Alors que la Lega insiste fortement sur le plafonnement des prix. « Evitons de nous moquer des Italiens : le plafond du prix du gaz n’a de sens qu’au niveau européen », confirme Paolo Arrigoni, également sénateur mais pour le Carroccio et chef de l’Energie du parti de Matteo Salvini. « Il sera déjà difficile de mettre en place le price cap au niveau européen car le marché du GNL est mondial, mais le proposer au niveau national est une pure idéologie ». Pour Arrigoni, en revanche, la proposition de plafond européen doit aussi s’accompagner de celle de « suspendre temporairement le marché Ets (les titres liés à l’émission de Co2 ed) et, à moyen et long terme, comme aussi récemment répété par Salvini – nous devons également construire de nouvelles centrales nucléaires.

La question nucléaire

Pour la réhabilitation du nucléaire c’est aussi le troisième pôle de Carlo Calenda qui vise pourtant immédiatement à diviser par deux le coût de l’énergie, le portant à 100Mwh pour les entreprises dites énergivores et gazo-intensives. Calenda a également fait explicitement référence au rôle du GSE en tant qu’acheteur de toutes les sources d’énergie. «Il est juste et équitable de transférer les ressources de ceux qui font d’énormes profits grâce à une énergie chère. Cependant – explique Luigi Marattin d’Italia viva, président sortant de la commission des finances de la Chambre – la voie choisie par le gouvernement Draghi est erronée car elle a créé des distorsions et des inégalités. Au lieu de cela, il faut se concentrer sur une augmentation temporaire de l’IRES pour le seul secteur de l’énergie ».

Le débat sur la taxation des surprofits

En bref, la voie du surprofit n’a pas porté ses fruits pour certains. Alors que pour d’autres, cela reste la seule voie à suivre. C’est le cas du Parti démocrate qui, par l’intermédiaire d’Antonio Nicita, qui a coordonné les dirigeants du secrétariat du Pd dans la rédaction du programme, indique expressément la nécessité de procéder à l’extension et à l’extension de la contribution extraordinaire sur les bénéfices supplémentaires des entreprises énergétiques  » et il a fait remarquer, comme l’avait anticipé il y a quelques jours le numéro un Letta, la nécessité de mettre en place « un régime de prix administrés de l’électricité, à titre transitoire pendant 12 mois », ce qui trouve cependant froid les autres partis. Alors que « un grand plan national d’économies d’énergie » est préféré au rationnement pour aider les entreprises à réduire les déchets et à rendre les coûts et les processus plus efficaces.



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