De l’avis de l’Autorité, “la législation nationale pour l’extension des concessions serait contraire à la directive 2006/123/CE, avec une obligation conséquente de non-application par tous les organes de l’État, tant judiciaires qu’administratifs”. L’organe local de Tarantino a répondu en observant la “pleine légitimité de son travail” et a souligné que la directive “Services”, précisément Bolkestein, “n’aurait pas un caractère auto-exécutif avec pour conséquence l’impossibilité de non-application de la législation nationale en conflit”. Ceci a conduit à l’arrêt du TAR car la Commune n’a pas répondu à l’invitation de l’Autorité Garante.
Juges : en cas de conflit, la loi nationale s’applique
Les juges observent désormais qu'”en présence d’un conflit avec un droit de l’Union non immédiatement applicable et dans le cas où le recours à une interprétation conforme n’est pas possible, la non-application de la disposition de droit national (la seule applicable) n’est pas admise au juge national (et, plus encore, au fonctionnaire de l’administration publique) ».
Le juge, soutient la formation, “ne peut soulever une question de constitutionnalité que devant la Cour constitutionnelle, qui est exclusivement chargée de déterminer l’effet abrogeant ou additif d’une loi”. Et encore, déclare le collège du TAR, “en l’espèce la loi nationale d’extension est claire et sans équivoque dans ses données littérales, alors que – d’un autre point de vue – l’effet d’une simple non-application déterminerait simplement un vide réglementaire , de nature à empêcher le recours à une interprétation conforme précisément en raison de l’absence d’une législation de référence spécifique ».
État d’incertitude et municipalités sans ordre particulier
Pour le collège, il est donc “nécessaire de faire usage de la faculté du juge national de saisir la Cour de justice d’une question préjudicielle sur la base du rôle spécifique et exclusif que lui attribue l’ordre juridique de l’Union européenne en référence à la nature de l’interprétation authentique des jugements relatifs et l’effet contraignant qui en résulte pour le juge national de tous les niveaux “.
D’où la transmission des documents du TAR de Lecce à la Cour européenne en raison de «l’état d’incertitude absolue qui s’est installé et qui est destiné à s’aggraver davantage». Aussi parce que, note-t-on, “certaines municipalités ont reconnu l’extension conformément à la loi jusqu’en 2033 en application de la loi 145/2018, d’autres municipalités ont refusé l’extension de manière abstraite et généralisée, d’autres encore ont reconnu l’extension qui, cependant, se sont retirés par la suite pour se protéger ».