Pioli rebat les cartes : avec Vérone Reijnders comme réalisateur, Musah et Florenzi dans les coulisses

Formulaire inédit contre Hellas. L’entraîneur doit gérer ses forces pour les nombreux défis entre le championnat et la Ligue des Champions. 70 000 à San Siro

Alessandra Gozzini

Pour changer l’humeur des supporters milanais, Pioli change Milan : inconsolable après la défaite dans le derby et découragé par les tentatives ratées contre Newcastle, San Siro veut retrouver le sourire. C’est pourquoi l’entraîneur n’abandonne pas ses meilleurs buteurs, Giroud et Leao, dans l’espoir que cette fois ils parviendront à marquer. Pour le reste, cependant, c’est un Milan complètement renouvelé : dans le système de jeu, plus proche du 3-4-3, et dans au moins trois interprètes.

Kjaer jouera en défense centrale tandis que Musah et Florenzi, qui en sont à leur première saison en tant que titulaires, se répartiront à gauche et à droite. Une combinaison de nouveaux arrivants et d’anciennes certitudes dont Pioli a besoin pour tenter de gérer les ressources disponibles : Milan accueillera Vérone aujourd’hui puis s’envolera pour Cagliari mercredi, accueillera la Lazio dans une semaine, s’envolera pour Dortmund pour le deuxième match du groupe des Champions. Ligue et déplacement à Marassi le premier week-end d’octobre pour le match contre Gênes. La prochaine pause servira à faire le point : en attendant, il lancera la course-poursuite contre l’Inter en championnat et en quête de rédemption européenne après la défaite 0-0 de ses débuts.

nouveau système

La gestion des forces nécessite des changements : dans le but, après le KO de Maignan, le relais est inévitable : « Sportiello connaît très bien nos positions et les principes de jeu, il est prêt à nous aider même dans la phase de mise en place ». En défense, les options ne sont que partiellement plus nombreuses : Kalulu est blessé (blessure musculaire) et manquera les trois prochains. Marco Pellegrino, zéro minute, n’est pas encore considéré comme une alternative fiable. D’où la lignée composée de Thiaw, Kjaer et Tomori. Pour permettre un certain turnover à Calabre, arrière latéral et directeur adjoint, et à Theo Hernández, sprinter ailier, Pioli est obligé de modifier directement l’évolution possible du jeu. Les ailiers du nouveau milieu de terrain sont Musah, dans un rôle qu’il a déjà rempli avec succès lors des saisons de Liga avec Valence, et le polyvalent Florenzi. Krunic et Reijnders se partageront les tâches d’interdiction et de construction : le Néerlandais aura des livraisons différentes. Aux Pays-Bas, il a expérimenté tous les domaines du milieu de terrain : ce ne sera pas un problème.

Pioli leur demande à tous de se souvenir de Giovanni Lodetti dans leur détermination. Seule l’attaque « typique » résiste : Pulisic, l’habituel Giroud, l’habituel Leao. « Rafa fait tout pour devenir un champion. Il doit mieux gérer certaines situations de jeu. Il est clair que ses responsabilités augmentent, mais il gagne en maturité. » C’est là que Leao devra changer : moins de fioritures, plus de concret. Insistant sur les changements, Pioli est un expert du secteur : il a changé Milan avec Kessie comme milieu offensif, Kalulu comme défenseur central, Hernández comme ailier amené à jouer à l’intérieur du terrain (un expédient tenté cette année avec la Calabre) ; et encore avec la défense à trois, avec Ibrahimovic comme directeur offensif ou avec Diaz déplacé sur l’aile. Aujourd’hui encore une version inédite.

le stade toujours plein

San Siro ouvrira ses portes à Milan pour le troisième match en une semaine et pourra évaluer son succès : dans le derby, domicile de l’Inter, l’amertume des supporters des Rossoneri a trouvé son exutoire dans les critiques à l’égard de l’entraîneur. Avec Newcastle, il a été accueilli avec une certaine froideur : quelques sifflets, effectivement isolés, et le slogan « Pioli est en feu » remplacé après un seul couplet par un autre coup de stade. Pour monter le volume et se remettre en route, Pioli a besoin d’une victoire : « Venant d’une défaite en championnat, ce serait vraiment important. » San Siro continuera : plus de soixante-dix mille spectateurs prêts à soutenir l’équipe. Il ne change jamais en cela : il souhaite cependant être récompensé par un spectacle à la hauteur.





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