Pilate et le cycle menstruel : "C’est pas tabou, ça touche les races"

Le champion du monde : « J’étais en précycle avant le 100 m brasse et je n’ai pas passé un bon moment même si j’ai gagné l’or. La solution ? Pour moi il n’y en a pas »

Benedetta Pilato ne se cache pas et alors qu’entre le matin et le soir elle construit la finale des années 50 avec le meilleur temps pour garantir sa voie bien-aimée numéro quatre, celle qui va au mieux (dans ce cas également détentrice du record du monde), elle parle aussi à propos d’autre chose. Cycle menstruel. Une question exclusivement féminine, qui dans la course peut déterminer un résultat. A ces niveaux, donc. C’était déjà arrivé par le passé avec Federica Pellegrini, qui s’était retrouvée lors de la finale olympique de Rio 2016 (elle avait terminé quatrième à deux dixièmes), sans oublier lors des Championnats du monde 2005 à Montréal qui lui avaient coûté l’or du 200 sl à cause de « ça problème », comme l’appelle maintenant Benny, obligé de le vivre en plein milieu de la Coupe du monde.

Conditionnement

« J’étais en précycle avant le 100 m brasse et je n’ai pas passé un bon moment même si j’ai gagné l’or. Ce problème nous touche au minimum, nous sommes des femmes ». La jeune femme de 17 ans originaire de Tarente n’a aucun mal à raconter sa situation : « Je suis très ouverte, ce n’est pas un tabou pour moi. J’en parle avec tout le monde, c’est sûr que ça déstabilise un peu. Trouver un équilibre qui n’existe pas pour quelqu’un comme moi… peut-être que quelqu’un trouve cet équilibre ».

bis d’or

Benny vise l’or bis : un doublé que seule Federica Pellegrini a réalisé dans l’histoire italienne (deux fois en 2009 à Rome avec des records du monde et 2011 à Shanghai) en 200 et 400 sl. « J’aimerais gagner, mais la médaille est là aussi. Méchant ? Un peu il faut être compétitif si on fait du sport. On espère bien faire. L’important c’est de mettre la main devant. » Lilly King or sortant et huitième ? Nous verrons demain. Le record du monde est toujours le mien. Melutyte ? Elle a toujours été une référence, étant l’idole de Vito D’Onghia, mon entraîneur. Je pensais qu’elle la soutenait. … En fait nous nous sommes rencontrés et elle m’a dit : demande lui la photo, demande lui la photo. Je suis arrivé sereinement en sachant que je ne peux pas entrer dans l’eau et m’améliorer à chaque fois, surtout pour améliorer un record du monde (29″20 , éd) ce qui n’est pas chose aisée. Il est important de donner le meilleur de vous-même, surtout avec votre tête. Le matin, je pourrai me reposer. » Aussi parce qu’il y a ce problème…



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