Il a presque 85 ans, mais il continue. Deux ans et demi après le début de la guerre en Ukraine, Piet Spijkers de Tilburg continue à travailler sans relâche pour les enfants. Il y retournera le mois prochain, mais il éprouve de plus en plus de difficultés. « Nous allons avoir beaucoup de problèmes, mais je ne peux pas tout faire. »

Photo du profil de Jan Waalen

Avec sa Fondation Humanitarian Aid Children Ukraine, Piet aide les enfants d’Ukraine depuis près de trente ans. Il y construisit par exemple un orphelinat et un institut pour sourds. Depuis que le pays est en guerre, il se rend en Ukraine avec des camions remplis de matériel humanitaire. Il réunit les fonds nécessaires aux Pays-Bas. Déjà 160 000 euros cette année.

Piet montre des photos d’une école d’Odessa complètement détruite par les Russes. Une photo à côté montre une toute nouvelle salle de classe. « Nous l’avons entièrement reconstruit. Ainsi, les enfants pourront retourner à l’école en septembre », dit Piet en souriant. « Malgré toute la misère, on voit aussi la reconstruction. C’est ce à quoi je m’accroche.

Grâce à la fondation, l'école d'Odessa est revenue à la normale (Photo : Omroep Brabant).
Grâce à la fondation, l’école d’Odessa est revenue à la normale (Photo : Omroep Brabant).

Il est tellement passionné par l’aide aux enfants du pays, car ils sont l’avenir. « Mais bien sûr, ils ont tous un traumatisme », dit le citoyen de Tilburg, les larmes coulant sur ses joues. « Triste, quand on voit combien d’enfants sont amputés. Ne sont-ils pas devenus victimes de la violence de la guerre ou des mines déversées partout.»

L’organisation collecte donc également des fonds pour les prothèses. Mais lorsque Piet en parle, il redevient ému. « Nous nous embarquons dans un voyage qui va durer très longtemps. Parce que ces prothèses doivent être ajustées tout le temps et coûtent très cher. Si vous le commencez, vous avez l’obligation de le terminer. Mais combien d’années me reste-t-il ? » se demande-t-il en sanglotant.

« Les gens sont fatigués de la guerre. Ils sont tous trop occupés. »

Piet a déjà 84 ans. Pourtant, il se rendra de nouveau en Ukraine le mois prochain. Pour aider l’hôpital pour enfants qui a été bombardé en juillet. « Ce sera un voyage difficile », sait-il. « Tous les incubateurs sont détruits. Beaucoup de misère nous attend. Mais je ne peux pas tout faire, alors il va falloir faire des choix. Et c’est pour moi le plus difficile. »

Il continuera à travailler jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le faire. Parce que la guerre continue et que la plupart des gens l’ont oublié après deux ans. « Les gens sont fatigués de la guerre », déclare Piet, qui est également déçu par les Ukrainiens qui ont fui vers les Pays-Bas. « Quand je frappe à leur porte ou qu’ils aident à charger les camions, ils sont tous également occupés. »

« Être confronté quotidiennement à la misère ne rend pas heureux », dit-il. « Mais j’espère pouvoir me regarder dans le miroir tous les jours et dire : je peux encore le faire. »

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