L’audio de la demi-finale entre l’Afrique du Sud et l’Angleterre finit dans les journaux anglais. Et la Fédération ouvre une enquête
Un son capté par le micro de l’arbitre et une accusation de racisme de la part des journaux anglais dont, du moins pour l’instant, personne ne veut parler. La demi-finale très serrée entre l’Angleterre et l’Afrique du Sud, qui s’est soldée par un score de 16-15 pour les Springboks, va encore s’éterniser. Le crime présumé s’est produit aux alentours du match, lorsque l’Anglais Ben Curry a été entendu au micro de l’arbitre Ben O’Keeffe accusant la talonneuse sud-africaine Mbonambi d’avoir prononcé une phrase raciste (« c** t blanc ») à son égard : « Monsieur, si leur pute me traite de « salope blanche », que dois-je faire ? », et l’arbitre néo-zélandais répond « rien, s’il vous plaît ». Puis une autre phrase de l’arbitre retentit : « Je serai là », mais on ne sait pas clairement à qui et à quoi il faisait référence. L’audio, rapporté dans son intégralité par le Telegraph, a déclenché une longue série de controverses dès la fin du match, mais aucune des personnes directement impliquées – pas même Curry – n’a voulu rouvrir le sujet.
Après le match
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En zone mixte, on a demandé à plusieurs reprises à Curry si Mbonambi lui avait dit quelque chose qu’il n’aurait pas dû dire. Il a répondu : « Oui, mais il n’est pas nécessaire d’en parler. » Et après une énième question sur le sujet, l’Anglais a lâché : “Écoutez, je n’en parle pas maintenant.” Aucun des Springboks n’a à son tour parlé de ce qui s’est passé. L’entraîneur de la mêlée sud-africaine, Deon Davids, a déclaré qu’il n’était au courant de rien. Seul un porte-parole de la fédération sud-africaine a déclaré : « Nous sommes conscients des allégations formulées, nous les avons prises très au sérieux et nous examinons ce qui s’est passé. Nous travaillerons avec Mbongi (Mbonambi, ndlr) si quelque chose est trouvé pour étayer ces affirmations. » Le règlement de World Rugby punit en effet toute insulte fondée sur la religion, la couleur de peau, la nationalité, l’origine ethnique et l’orientation sexuelle. Jusqu’à présent, la seule preuve est l’audio enregistré par le microphone de l’arbitre, mais ni Curry ni la Fédération anglaise n’ont porté d’autres accusations, et il n’y a aucune preuve de la prétendue phrase prononcée par Mbonambi.
Mbonambi et les polémiques
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Ce n’est pas la première fois que Mbonambi se retrouve au centre d’une polémique pour des peines qu’il aurait pu s’épargner. En 2022, lors d’Italie-Afrique du Sud à Marassi, il s’est plaint de certaines décisions arbitrales, criant au directeur du match Carley : “Arbitre des deux côtés”. La sentence a provoqué un tollé, d’autant plus que la semaine précédente, le directeur du rugby des Springboks, Rassie Erasmus, avait été disqualifié pour avoir critiqué la direction du match test entre la France et l’Afrique du Sud, mais tout n’avait abouti à rien.
22 octobre – 14h06
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