Photos d’une femme nue torturée trouvée dans Blackberry trouvée à Taghi, peut-être Naima Jillal


Des photographies d’une femme nue et torturée ont été retrouvées sur un Blackberry retrouvé le 16 décembre 2019 près de Ridouan Taghi, qui a ensuite été arrêté à Dubaï. La justice soupçonne qu’il s’agit de la néerlando-marocaine Naima Jillal. Elle avait disparu sans laisser de trace en octobre 2019 après être montée dans une voiture sur le Zuidas d’Amsterdam.

L’une des photos montre la femme nue, attachée à une chaise avec du ruban adhésif. Une autre photo montre un gros plan du torse de la femme, assise sur la chaise, avec un pouce ou un doigt apparemment coupé sur le ventre et vraisemblablement un orteil. Selon la justice, il y a probablement des traînées de sang sur son torse. Sur une troisième photo, la femme est allongée nue sur le sol, sur le ventre.

Naïma Jillal (52 ans). ©Police

Créé dans la nuit après la disparition

L’enquête conclut des métadonnées des photos qu’elles ont été prises dans la nuit du 20 au 21 octobre 2019, juste après minuit. Le disparition de Naïma Jillal était le 20 octobre 2019 vers neuf heures et demie du soir, lorsqu’elle a été prise en charge par une voiture sombre à l’Albert Heijn To Go près de son appartement de luxe sur Gustav Mahlerlaan au cœur du Zuidas.

On sait depuis un certain temps que des photos d’un Jillal mort circulent dans le milieu criminel, ce qui, selon les initiés, est très choquant, en partie parce qu’elles montrent des membres coupés.

Depuis sa disparition, les détectives ont mené une enquête intensive sur le probable enlèvement, torture et meurtre de Jillal. Elle s’appelait «Tante» dans le milieu de la drogue, dans lequel elle faisait des affaires avec plusieurs trafiquants de cocaïne néerlandais bien connus. Elle avait 52 ans lorsqu’elle a disparu. Elle est née le 5 janvier 1967 à Fnideq, dans le nord-est du Maroc près de l’enclave espagnole de Ceuta, mais a longtemps vécu à Utrecht.

Vêtements et sac à main dans le hangar

En mars 2021, les polices belge et néerlandaise ont trouvé dans un hangar du port d’Anvers traces possibles de Jillal. Des vêtements et un sac à main ont été enterrés sous terre. Les détectives avaient demandé l’aide des autorités belges car les enquêtes avaient montré que Jillal se trouvait peut-être dans le hangar. Le hangar a été méticuleusement examiné, également à l’aide de chiens renifleurs et d’un radar au sol, mais Jillal lui-même n’a pas été retrouvé.

Dans le même entrepôt, sur la Haifastraat en bordure du port d’Anvers, un lot de 4.200 kilos de cocaïne a été saisi le 22 avril 2020, après quoi quatorze suspects ont été arrêtés. Parmi eux se trouvaient huit jeunes hommes d’Amsterdam-Zuidoost, qui purgent de lourdes peines de prison en Belgique.

Le Blackberry en question qui a été retrouvé lors de l’interpellation de Ridouan Taghi n’a vraisemblablement servi qu’à communiquer via le service de cryptage désormais en panne Sky ECC, selon la justice. Les photos étaient dans la base de données Sky sur l’appareil.

Les informations sur les photos ont récemment été ajoutées au dossier pénal dans la grande affaire de liquidation Marengo contre Ridouan Taghi et seize coaccusés. Il n’est pas clair d’après l’article comment ces photos se seraient retrouvées avec Taghi sur ce Blackberry.

Weski : « Le lien avec Taghi n’est pas certain »

Son avocat Inez Weski souligne dans une réponse que « d’un point de vue médico-légal, on ne sait absolument pas d’où viennent ce téléphone ou ces photos » et qu' »on ne peut pas affirmer que ce téléphone peut être lié à mon client ». « Donc, ce lien et cette origine ne sont pas fixes. Il a déjà été rapporté dans les médias que de telles photos feraient le tour du monde. De plus, tout cela n’a rien à voir avec les faits allégués. Il est très remarquable que cela ait été mis en évidence de cette manière.



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