Au lieu d’un week-end, nous sommes restés immobiles pendant des heures devant l’Afsluitdijk, où un problème de maintenance s’était produit. Je ne savais pas que l’Afsluitdijk pouvait être perturbateur. Il y a d’abord la colère, puis la résignation. Ils n’avaient pas non plus la vie facile dans les voitures autour de nous. Des hommes apparaissaient en gilets fluo, ils ne savaient rien, personne ne savait rien, on pouvait rester ici des heures, voire des jours. La chaîne d’information Radio 1 n’a prêté attention à notre petit drame qu’au bout d’une heure et demie. Il a été conseillé de faire demi-tour puis de se diriger vers le nord via Lelystad. Les choses ont commencé à changer autour de nous. On frappa aux fenêtres pour les empêcher de rebrousser chemin. Nous sommes restés là où nous étions.
Nous avons subi la défaite.
Ce n’était pas possible, ce n’était pas autorisé, nous ne pouvions plus rien y faire.
Le but était une soirée littéraire à Dokkum, l’organisation y était désormais paniquée. L’église était bondée, la plupart des animations étaient fixes. Ils ont conseillé de se lancer dans l’aventure et de faire tout ce qu’ils peuvent pour venir quand même.
« Alie dit : continue d’essayer de venir », dis-je à Eva. Cela nous a fait rire tous les deux.
Ils ont essayé de faire demi-tour, les voitures se sont lentement heurtées.
Nous sommes restés immobiles.
Nous avons mangé un sachet de réglisse salée.
Nous avons écouté la radio.
Nous avons entendu Vitesse perdre 0-6 contre le SC Cambuur.
Nous nous sommes raconté des histoires.
Un jour, mes parents ont été coincés dans un train lent près de Tilburg pendant une demi-journée. La climatisation était en panne, les toilettes bouchées. La température a tellement augmenté que les passagers ont forcé une porte ensemble. «Nous avons ensuite dû lutter ensemble contre un chef d’orchestre», raconte mon père. Ma mère a fait pipi à côté des rails, puis ils ont fait une longue file jusqu’à la gare la plus proche.
C’était toute une aventure, mais personne n’était intéressé par la version racontée.
C’était la même chose avec ce fichier.
Une fois que nous avons fait demi-tour et atteint Dokkum après un voyage de six heures, tout le monde était heureux que nous soyons là après tout. On leur disait souvent que le voyage là-bas était terrible. Une fois sorti des embouteillages, cela n’a jamais existé.
Un jour plus tard, nous avions dormi encore un peu et avions marché et roulé tout le chemin du retour, nous nous contentions de silence. Nous avons entendu des fragments du discours de Frans Timmermans lors d’une conférence du PvdA à Zwolle et les informations rapportaient que le lendemain, il ferait 19 degrés quelque part aux Pays-Bas en novembre.
La pluie a fouetté le pare-brise, nous avons chanté sur Radio 2, j’ai trouvé une paire de lunettes perdues depuis longtemps dans la poche latérale d’une porte.
Sortie de nulle part, elle a demandé : « Devons-nous traverser à nouveau l’Afsluitdijk ?
Marcel van Roosmalen écrit une chronique les lundis et jeudis.