Perquisition fatale à Merksem : des préparateurs d’extrême droite avec un arsenal d’armes

Sous la direction du parquet fédéral, la police judiciaire a procédé à des perquisitions domiciliaires dans six communes d’Anvers et à Gand. « Au cours d’une de ces interventions, un échange de tirs a eu lieu entre les forces de l’ordre et l’une des personnes présentes dans un immeuble », a rapporté le parquet fédéral. « Cette personne est décédée. »

Depuis des mois, le tribunal préparait un dossier sur les Anversois Yannick V. et Igor G. On les appelait les preppers : ils estiment que la société est sur le point de s’effondrer et qu’ils doivent se préparer à des troubles.

« La Belgique et l’Europe vont dans le grand bain », écrivait Yannick V. en début d’année sur les réseaux sociaux. « Personne ne vient nous sauver. Sauve toi. Toute personne qui ne peut pas prendre soin d’elle-même, toute personne qui n’a pas de réserves, toute personne qui n’a pas un réseau solide sera extrêmement durement touchée au cours des dix prochaines années.

Le site d’investisseurs MacroTrends a réalisé un dossier « pratiquement préparatif » dans lequel Yannick V. était présenté comme un expert. « Hyperinflation, krachs bancaires, chaos militaire, etc., Yannick a une réponse », a écrit MacroTrends dans l’annonce.

Les deux ne se sont pas contentés de s’en tenir à la théorie. Ils ont construit tout un arsenal, avec des dizaines d’armes légales. Yannick V. a également été président de la fédération anversoise des tireurs à la carabine et au pistolet ces deux dernières années. Là, ses compagnons de route tombent du ciel à propos de ce qui s’est passé ce matin.

Le tribunal disposait également d’indices très concrets selon lesquels les deux trentenaires détiennent également des armes illégales ou sans licence. Un grand nombre d’armes ont maintenant été saisies.

Ils ont bricolé ces armes dans le hangar de l’un des parents des deux Preppers. Ils ont expérimenté des talkies-walkies et des drones. Igor G. est doué pour le soudage et le forgeage. L’autre, Yannick V. a une activité de métaux précieux à Anvers. Le tribunal a remarqué qu’il déplaçait également de grandes quantités dans le noir. Il a été tué ce matin dans un échange de tirs lors de la perquisition, selon le parquet.

Intervenir à temps

Les deux trentenaires ne sont pas seulement connus comme preppers, mais aussi d’extrême droite. L’un des deux est connu depuis un certain temps dans le milieu d’extrême droite en Flandre. Ils se retourneraient contre les femmes, les juifs, les étrangers et le gouvernement.

Sur ses réseaux sociaux, Yannick V. a posté une combinaison de photos de son orfèvrerie, d’armes anciennes et de curiosités militaires, ainsi que des messages contre les mesures corona. Selon lui, la piqûre de rappel est un moyen de l’Etat pour faire obéir la population. « Faire respecter l’obéissance collective est le but », écrit-il. «Ils nous entraînent à l’esclavage comme vous entraînez un chien à donner la patte sur commande. Tout est assez simple. »

Et il s’est opposé aux politiciens. Il appelle le Premier ministre flamand Jan Jambon « Le chiffon des Flandres ». « Ma préférence personnelle va au bonapartisme », écrit Yannick V. dans un autre post. « Dictature militaire liée à un retour au Code Napoléon (un État de droit) et à un étalon-or bimétallique.

Il n’est pas clair si Yannick V. et Igor G. avaient des plans concrets à ce stade pour faire la différence, ou plutôt attendaient la soi-disant disparition de la société. En tout cas, le tribunal a voulu intervenir à temps. Igor G. est originaire de Flandre orientale et a récemment déménagé dans le même immeuble à Merksem, où Yannick V. vivrait. Cela a augmenté la pression pour intervenir.

Yannick V. a été tué lors de cette perquisition, mais on ignore si son complice se trouvait dans les parages cette nuit-là ou ailleurs. Des maisons ont également été fouillées à d’autres endroits, probablement aussi chez les parents où ils ont travaillé sur les armes et où les armes sont probablement également stockées, et dans l’entourage plus large des deux.



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