Perquisition à la tête d’un monastère orthodoxe de renommée mondiale à Kiev : “Suspicieux de travailler pour la Russie”


La police ukrainienne a perquisitionné le domicile du chef du célèbre monastère souterrain de Kiev. Les tensions montent depuis un certain temps entre le gouvernement ukrainien et le monastère historiquement important. Kiev déclare que le monastère a toujours des liens avec Moscou.

Le monastère de la grotte de Kiev a été fondé en 1051 et est considéré comme l’un des principaux centres du christianisme orthodoxe oriental en Europe de l’Est. Le complexe est également inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le métropolite Pevel entouré de membres des services de sécurité ukrainiens à Kiev. ©AFP

“En deux mots, ils m’ont dit que je suis soupçonné de travailler pour la Russie”, a déclaré le métropolite Pavel dans un message vidéo diffusé par l’agence de presse contrôlée par le gouvernement russe “Ria Novosti”. Il a également déclaré avoir été convoqué pour un interrogatoire sur des accusations d'”agitation” religieuse et d’insulte au président ukrainien. Le métropolite Pavel nie les allégations.

REGARDER. Les tensions montent entre le gouvernement ukrainien et le monastère historiquement important depuis un certain temps

des mois d’agitation

Il y a eu beaucoup de bruit autour du monastère pendant des mois. Le gouvernement ukrainien soupçonne l’Église orthodoxe ukrainienne, qui dirige le monastère, d’espionnage et de sédition au profit de Moscou.

Image de la perquisition à la tête du monastère.
Image de la perquisition à la tête du monastère. ©AFP

« En rupture avec l’Église orthodoxe russe »

Avant l’invasion russe de l’Ukraine, cette communauté ecclésiale s’identifiait clairement au patriarcat de Moscou. Depuis que les combats ont éclaté, l’Église orthodoxe ukrainienne dit avoir rompu avec l’Église russe, dont le chef est favorable à la guerre en Ukraine. Mais Kiev pense que l’église est encore dépendante de Moscou et les soupçonne donc d’une coopération durable.

Expulsion

Entre-temps, le gouvernement a mis fin à l’accord avec l’église sur la libre utilisation du monastère. Kiev a immédiatement déclaré qu’elle n’expulserait pas les moines par la force. Ils auraient dû quitter le monastère au plus tard le 29 mars, mais ils ne l’ont pas fait. Le gouvernement s’est donc adressé aux tribunaux pour obtenir une ordonnance d’expulsion.

Des fidèles de l'Église orthodoxe ukrainienne accusés d'entretenir des liens avec Moscou s'affrontent avec des militants pro-ukrainiens devant le monastère historique de Kiev.  Image d'hier.
Des fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne accusés d’entretenir des liens avec Moscou s’affrontent avec des militants pro-ukrainiens devant le monastère historique de Kiev. Image d’hier. ©AFP

Déjà en 2018, les tensions entre les deux pays ont conduit à la création d’une autre communauté ecclésiale, l’Église orthodoxe ukrainienne, indépendante du patriarcat de Moscou.

Fin 2022, les autorités ukrainiennes ont déjà effectué plusieurs perquisitions dans les édifices religieux de l’Église orthodoxe et même sanctionné des religieux pour leurs opinions jugées pro-russes. Le monastère de la grotte lui-même, avec 22 hectares le plus grand complexe de musées du pays au cœur de la capitale ukrainienne, a également été fouillé.

Monastère de la grotte de Kiev.
Monastère de la grotte de Kiev. © ANP/EPA

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Croyants de l’Église orthodoxe ukrainienne. Image d’hier. ©AFP

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“A bas les Russes dans l’église”, disaient hier ces contre-manifestants. ©AFP

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