Pécheur-Medvedev, encore ces deux-là : des volées à… marionnette, à l’intérieur de la rivalité


Jannik défie Daniil à 14h (en direct sur Sky et SuperTennis) pour la quatrième fois cette année, le tout dans le dernier acte. A Pékin, il y a quelques semaines, le Tyrol du Sud a réussi à battre pour la première fois le Russe

Francesco Sessa

On recommence avec le vol de la marionnette. Sinner et Medvedev, à nouveau l’un contre l’autre en finale quelques semaines après Pékin, avec Jannik gagnant en deux sets (7-6 7-6) et ce farceur russe volant le jouet du trophée du succès, une scène qui résume tout le personnage de Daniil. « C’était le mien, je ne voulais pas prendre de photos aussi importantes de moi avec un animal en peluche dans les mains, alors je l’ai jeté dans sa tasse et à la fin je l’ai simplement repris », a précisé le Moscovite. Une plaisanterie manquée après la farce de Sinner, finalement capable de battre Medvedev – à la septième tentative – et de remporter le 500 chinois. C’était le 4 octobre, moins d’un mois plus tard, les deux hommes se retrouvaient à Vienne : encore une entente d’une rivalité en devenir, comme disent les Anglo-Saxons.

HUITIÈME FACE À FACE

Ce sera la quatrième finale entre Jannik et Daniil cette année. D’abord Rotterdam, puis Miami, enfin Pékin et maintenant Vienne. Trois continents se sont touchés mais une seule surface, le béton qu’ils aiment tous deux. La maison de Medvedev, impitoyable lorsqu’il s’agit de jouer en salle : les cinq premières victoires contre le Sud-Tyrolien, à commencer par celle de 2020 à Marseille, se sont toutes déroulées en salle. Medvedev – avec sa capacité à remonter le bloc, à désamorcer les accélérations, à tenir les échanges durs depuis la ligne de fond en reculant de deux pas tout en trouvant les lignes – était devenu un casse-tête pour Sinner : ainsi, avec un partiel de 6-0 pour le Russe, il avait atteint la finale à Pékin.

les secrets de la victoire

Mais Jannik, contrairement au très réussi et monolithique Daniil, est un joueur de tennis encore en phase de développement, une créature en construction. Il travaille le service, les variations, les descentes au filet. Ce sont précisément les attaques vers l’avant qui ont été la clé de la victoire de Sinner contre Medvedev à Pékin : Jannik est apparu 29 fois au but au cours du match, comme si c’était pour lui la chose la plus naturelle au monde. Il a parfaitement comblé une zone grise dans le tennis du Russe, un joueur très fort qui a cependant le défaut, comme évoqué, de jouer loin de la ligne de fond : si dans l’échange rythmique il est difficile à battre, en utilisant savamment son jeu de vol. il peut devenir vulnérable.

comme Nole

C’est Djokovic qui a montré la voie. Après avoir perdu face à Medvedev lors de la sanglante finale de l’US Open il y a deux ans, Nole a battu le Russe cinq fois sur six en raccourcissant les échanges, en attaquant, en apparaissant souvent au filet, notamment après un service slicé du droit. Un bagage que Sinner n’avait pas il y a encore quelques années et qu’il est désormais en train d’assimiler rapidement. Il était une fois – lors de la finale il y a deux ans, dans un match « inutile » pour le classement – Daniil bâillait au visage de Jannik, provoquant le Tyrol du Sud mais surtout le public. Maintenant, il n’y a pas de quoi plaisanter : ce pécheur a les armes pour faire du mal. Rendez-vous donc dimanche, 14h : acte numéro 8, le quatrième consécutif en finale. Avec ces deux-là, on ne s’ennuie jamais. Même après la fin du match : le mystère des marionnettes est résolu, que se passera-t-il après le match à Vienne ?





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