PEC Zwolle échoue également à gagner dans l’IJsselderby contre Go Ahead Eagles


« Les pièces arrivent assez difficilement », explique Andries Noppert. Le gardien vaporeux des Go Ahead Eagles vient d’entrer triomphalement dans la salle de presse de Zwolle. « Mais je pense avoir collecté dix euros ensemble. Une quarantaine de briquets aussi. Et j’ai vu passer des bouchons d’oreille.

Noppert rit de tout ce qui lui est lancé. Le speaker du stade du PEC Zwolle n’a pas pu faire ça dix minutes plus tôt. Au milieu des arrêts de jeu, il aurait dû demander une énième fois au public de ne rien jeter sur le terrain. « Nous avons encore cinq minutes pour encourager le PEC Zwolle », a-t-il ajouté.

Mais autant il aurait aimé que le bonheur couvre le fracas des bombes au nitrate, autant il n’y avait pas d’acclamations ce dimanche après-midi à Zwolle. Pas dans les arrêts de jeu, ni dans les quatre-vingt-dix minutes d’avant. Quand le gardien Noppert raconte son histoire laconiquement, le noyau dur du PEC exprime sa frustration envers l’Unité Mobile à l’extérieur du stade. Une scène finale qui s’annonçait si le portier de Zwolle ne s’imposait pas pour la énième fois cette saison.

Fonctionnaires de Zwolle

Un peu moins de quatre heures plus tôt, personne n’a encore sa cagoule à Zwolle. Alors que les bancs de la ville ne sont pas encore vides, les premières bières passent de main en main à 11 heures. « Et celui qui ne saute pas est pour les Eagles, et celui qui ne saute pas est pour les Eagles », résonne-t-on au bar extérieur de la maison des supporters.

Le derby approche. PEC contre Go Ahead. La bataille sur l’IJssel. Le club populaire de Deventer rend visite aux officiels, comme on dit. Là où la ChristenUnie est le plus grand parti, contre un fief traditionnel du PvdA. « Zwolle est la population aisée », déclare l’historien du club Herman Starink de Go Ahead. « Deventer est du travail. »

Voilà pour la bataille sur l’IJssel en un mot. Bien que la lutte? Au siècle dernier, des décennies se sont écoulées sans que les deux clubs ne se vantent. Jusqu’à la fin des années 1970, Go Ahead jouait toujours plus haut que PEC. Go Ahead avait un rival, mais c’était le FC Twente. Plus tard, ce kift régional s’estompera parce que Go Ahead est tombé pendant longtemps dans l’Eerste Divisie et que le FC Twente était un club stable dans l’Eredivisie. Par exemple, l’attention s’est déplacée de Deventer vers Zwolle, à 40 kilomètres au nord.

Starink : « J’ai découvert le terme IJsselderby pour la première fois dans la presse nationale en 1983. Mais lorsque notre attaquant culte Kees van Kooten est passé de Go Ahead à PEC cette année-là, personne n’a été surpris par ce transfert. La plupart des gens pensaient que c’était dommage.

De nos jours, la commutation est plus sensible. Lorsque l’entraîneur John Stegeman a échangé son travail à Deventer en 2019 contre l’entraîneur-chef à Zwolle, un jour après avoir raté une promotion avec Go Ahead, il n’y avait pratiquement aucune compréhension. Starink : « Je ne suis pas un grand fan des excès, mais j’ai aussi pensé : tu ne peux pas faire ça. »

Pendant les matchs, les supporters aiment chercher les bords. Le pont Wilhelmina à Deventer était autrefois peint en bleu et blanc par les supporters de Zwolle et les fans des Eagles ont une fois volé un bol de championnat au PEC. Lorsque PEC a joué un match européen à Prague en 2014, un ticket a été envoyé à Go Ahead. « Salut voisin, il fait très beau ici, beau temps et beaucoup de bière (…) On va faire signe. Est-ce que tu regardes? » Egalement un classique : la bannière « Farmer seek finger » des fans de Go Ahead. Une allumeuse pour l’ancien gardien du PEC Diederik Boer qui n’a que neuf doigts.

L’édition du dimanche après-midi a moins d’engouement. « Il est temps de montrer les dents », est écrit sur une grande banderole qui dévoile les supporters de Zwolle avant le coup d’envoi. Le rappeur Eminem sonne des haut-parleurs : Se perdre

Les choses ne vont pas bien à Zwolle. Le PEC, qui évolue en Eredivisie depuis 2012, a connu un renouveau en ce début d’année, mais occupe la dernière place depuis des mois. L’équipe joue contre les Eagles avec cœur et âme, mais cela ne peut pas cacher pourquoi le club est en si mauvais état. Beaucoup de choses tournent mal.

Feu d’artifice au stade de Zwolle.
Photo Vincent Jannink/ANP

Bâtons d’attaque

Le milieu de terrain Sai van Wermeskerken vérifie magnifiquement le ballon sur sa poitrine, puis délivre un centre qui est si facilement intercepté qu’on peut à peine parler d’un centre. L’attaquant Oussama Darfalou, amené du Vitesse où il était banc de touche, est hors-jeu à des moments cruciaux. Tellement clair que le juge de touche ne lui accorde même pas le bénéfice du doute, alors que c’est la coutume de nos jours. Et donc colle plus d’attaques.

Parfois, le public local peut aussi en rire, comme au milieu de la première mi-temps. Deux joueurs du PEC tirent un corner. On le met de côté, mais son coéquipier hésite et renvoie le ballon à son coéquipier qui est toujours sur la ligne de fond : hors-jeu. Un croquis d’un coup de pied de coin.

Go Ahead peut faire un peu plus quand il est sur le ballon, mais ne fait pas beaucoup mieux que PEC. « C’était un peu prudent », avoue ensuite l’entraîneur Kees van Wonderen. Il avait dit à ses joueurs que ce sont les duels « que vous voulez jouer », mais le football décomplexé n’en faisait pas partie. Il l’a également eu lorsqu’il a dû jouer contre l’Ajax alors qu’il jouait encore pour Feyenoord. « Vous jouez moins librement. »

Pendant longtemps, le match se dirige vers 0-0, si bien que surtout l’équipe locale peut continuer à espérer les trois points, dont elle a tant besoin dans la lutte contre la relégation. Lorsque le quatrième homme passe le temps de jeu supplémentaire après quatre-vingt-dix minutes, l’orateur semble ravi : « Seven more minutes Zwolle », crie-t-il dans son micro. Cela arriverait-il encore ?

Mais alors, alors que PEC a une dernière offensive en tête, la catastrophe frappe. Le ballon s’envole magnifiquement, juste devant les quelques centaines de supporters des Eagles qui se sont déplacés : 0-1. Le buteur est le Belge Philippe Rommens.

C’est comme s’ils avaient été témoins d’un accident majeur, alors les supporters de Zwolle se faufilent tranquillement et maîtrisés dans les cages d’escalier quelques minutes plus tard. Lorsque l’alarme incendie se déclenche, quelqu’un portant une écharpe bleue et blanche dit : « Ça aussi ».

Le match est alors terminé, les troubles ne sont pas encore là. A l’extérieur, les supporters continueront longtemps à faire exprimer leur frustration à la police. Encore aucun point. Une autre défaite plus proche de la relégation.



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