«Le Parti démocrate ne se démobilise pas, après l’été militant nous avançons et mettons nos combats sur le terrain». La secrétaire du Parti Démocrate Elly Schein annoncera aujourd’hui en direction du Parti Démocrate la date de la manifestation romaine contre le gouvernement Meloni « tout en parlant et en inscrivant », c’est-à-dire le 11 novembre, et poursuivra son chemin « mouvementiste » sur les questions comme la défense de l’école et de la santé publique, la lutte contre le travail précaire et la vie chère, la transition écologique. Et une fois de plus, la minorité réformiste dirigée par le président du parti Stefano Bonaccini fera bonne figure en se préparant à voter en faveur du rapport du secrétaire.

Le mécontentement grandit au sein de la majorité démocrate elle-même

Tout change pour que tout reste tel quel, en bref, pour paraphraser la célèbre phrase de Tancredi dans Le Léopard. Plus de huit mois se sont écoulés depuis cette nuit du 26 février qui a étonnamment vu la victoire de l’outsider Schein, qui jusqu’à quelques semaines auparavant n’était même pas membre du parti, aux primaires ouvertes aux électeurs après le gouverneur de l’Émilie-Romagne. Stefano Bonaccini l’avait emporté massivement parmi les adhérents (52,8% contre 34,9%). Une candidature et une victoire, il faut le rappeler, rendue possible par un changement statutaire sans précédent décidé par le secrétaire d’alors Enrico Letta – en accord avec les dirigeants actuels, de Dario Franceschini à Nicola Zingaretti en passant par Andrea Orlando – qui a permis pour la première fois à ceux pas encore inscrits pour participer au congrès : non seulement Schlein, mais aussi les Bersaniens de l’Article 1 en route vers la maison mère.

La baisse des sondages est mise en cause

Pourtant, en coulisses, le mécontentement grandit, et pas seulement comme on pourrait le penser parmi les réformistes de Bonaccini, à tel point que Bonaccini lui-même n’exclut pas de tenter de réintégrer le parti si les prochaines élections européennes du 9 juin 2024 se déroulent particulièrement mal. Le mécontentement et la perplexité sont désormais présents en permanence, même parmi les « majors » qui, en février dernier, ont soutenu la course de Schlein pour empêcher la victoire de Bonaccini. Car l’axe du Parti démocrate s’est effectivement déplacé vers la gauche – voir tout récemment la croisade contre le Jobs Act, fleuron de l’ère renzienne du Parti démocrate – mais les résultats en termes de consensus sont difficiles à voir : le dernier les sondages montrent que le parti glisse dangereusement en dessous de 20 %, désormais à une courte distance d’un M5 à près de 17 %.

Impasse dans la construction du champ large avec les M5

Bref, si le déplacement de l’axe vers la gauche était censé « voler » des voix au Mouvement 5 étoiles, comme le prétendaient de nombreux partisans de Schlein, on peut dire que l’opération n’a pas (encore ?) réussi. A cela s’ajoute l’impasse dans la construction de l’alliance alternative à la droite melonienne, avec le leader cinq étoiles Giuseppe Conte qui, en vue des élections européennes, où il se présentera avec le système proportionnel, ne manque pas une occasion de se démarquer : sur l’immigration, sur l’Ukraine, sur la Rai et enfin aussi contre l’hypothèse d’une proposition commune de l’opposition sur la santé (« Je dis à Schlein et Calenda que si l’on va d’abord à la télévision pour dire « ce sont nos propositions », ça ne marche pas : il faut travailler ensemble, nous avons nos propres propositions »). Il est clair que la direction du futur centre-gauche sera décidée lors des élections européennes et Conte veut mener son jeu jusqu’au bout.

Les grands noms se réorganisent en un « courant »

Quant à Schlein, il sait que lors des prochaines élections européennes, tout sera en jeu, un peu comme ce qui est arrivé il y a dix ans à un autre outsider, Matteo Renzi, qui, depuis la position de Palazzo Chigi, a conduit le Parti démocrate vers l’objectif historique de 41. %. Désormais, la barre, non explicitée, est bien plus basse : 20 %. Et pendant ce temps, les anciens ne regardent pas, étant donné qu’il semble qu’un Correntone soit sur le point de naître pour unir l’Areadem de Franceschini, l’ancien secrétaire Zingaretti, les Lettiens sans Letta (qui veut rester en dehors des jeux en cours), le maire de Florence Dario Nardella et aussi, quoique un peu à distance, le chef de groupe au Sénat Francesco Boccia. Une manière de soutenir la secrétaire, certes, mais aussi d’influencer ses choix et candidatures aux prochaines élections européennes (ce n’est pas un mystère que Zingaretti et Nardella visent une place à Strasbourg). Mais il y a aussi une lecture plus malicieuse : le courant aurait également pour fonction d’équilibrer le courant de gauche d’Andrea Orlando et Giuseppe Provenzano, démocrates, dans les instances internes, en cas de vote pour l’élection d’un nouveau secrétaire de transition si le Les pays européens allaient s’en sortir particulièrement mal.



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