Big Rom à l’Inter est le dernier d’une longue liste. Milan est une équipe de « joueurs de retour », mais récemment seulement avec Zlatan ça s’est bien passé
18 juin
-Milan
Vous ne devez jamais retourner aux endroits où vous avez été bien. Ne reviens jamais avec la même femme. Aphorismes des chocolats, une loi absolue n’existe pas. Vous pouvez retourner là où vous avez été, vous pouvez vous remarier avec la femme dont vous avez divorcé. Et vous pouvez quitter une équipe de football et y penser quelques mois plus tard. C’est ce qui va arriver à Romelu Lukaku.
Sauf surprises toujours possibles, l’avant-centre belge rejouera à l’Inter, un an après la « fuite » de Milan, couvert de millions de Chelsea. L’histoire du football est pleine de va-et-vient.
Hiver 2017, quelque chose ne va pas entre Massimiliano Allegri et Leonardo Bonucci. A Porto, en Ligue des champions, le défenseur de la Juventus se retrouve dans les tribunes, à regarder le match assis sur un tabouret qui fait beaucoup de punitions. Puis la Juve perd la finale de la Ligue des champions à Cardiff et cède à la maxi offre milanaise de la nouvelle mystérieuse propriété chinoise, 42 millions pour Bonucci. Léo n’a pas de chance. Un fan lui demande s’il est là pour faire basculer la balance, il répond qu’il fera tout son possible pour réussir, mais le message de « Bonucci qui fait basculer la balance » passe. La saison milanaise de l’ancien joueur de la Juventus n’est ni catastrophique ni passionnante. Délavé, disons. Bonucci, nommé capitaine, fait de son mieux, sur les réseaux sociaux il lance le hashtag motivationnel #weareteam, nous sommes une équipe, mais l’engagement et les bonnes intentions ne suffisent pas, et à l’été 2018 il revient à Turin pour 35 millions. Son Juventinisme est profond, l’appel de la forêt irrésistible.
Dans sa Juve bis, il clarifie avec Allegri, il embrasse Chiellini et recommence à gagner des championnats nationaux et des coupes. Les Champions, non. Bonucci, au va-et-vient, a eu un illustre prédécesseur, le Ballon d’Or Fabio Cannavaro, à la Juve entre 2004 et 2006, puis en 2009-10, après trois ans au Real Madrid. Un malheureux retour de la 7ème place.
Une Ligue des Champions, un Scudetto, le Ballon d’Or. Dans les premières années du nouveau siècle, Andriy Shevchenko, avec son regard glacial, tel un buteur oriental, « épie en deux » toute défense et fait voler Milan vers l’Europe. Sept saisons de vaches grasses, puis la mariée américaine entre en scène, comme dans un livre de Mario Soldati. Kristen Pazik, l’Américaine Mme Sheva, souhaite que ses enfants perfectionnent leur anglais et convainc son mari d’accepter la proposition de Chelsea. Sheva va, marque peu, seulement 9 buts, et gagne un petit quelque chose, par exemple une FA Cup. Il n’exalte personne et la presse anglaise fait le calcul dans sa poche : mauvaise opération en termes de rapport coût-efficacité. Ainsi, à l’été 2008, Sheva peine à rentrer à Milan, tant les enfants ont assimilé l’anglais. Berlusconi lui plaît, s’il le reprend en prêt, mais plus rien n’est comme avant, pas même le maillot. Le 7e est occupé par Pato, fiancé à la fille du président, Shevchenko doit donc se rabattre sur la 76e année de sa naissance. Une saison triste, assaisonnée de la misère de deux buts.
Equipe de Revenants
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Milan est une équipe de grands « returners », l’Inter Milan ne l’est pas. Laissons de côté Gullit, aujourd’hui préhistorique. Passons à Kaka, qui a partagé la trajectoire de Sheva. Six ans de triomphes chez les Rossoneri, la Ligue des Champions et le Ballon d’Or en 2007, et en 2009 l’affichage. Impossible de résister au charme du Real, malgré les fans rassemblés sous sa maison pour le supplier. Kaka à Madrid, cependant, ne prend pas racine, tourmenté qu’il est par des douleurs à l’aine et un genou. En quatre saisons, il a gagné une Liga, marqué trente buts, le Smic. Et en 2013, il est retourné à Milan. Galliani peut chanter sa chanson préférée, Venditti parle des amours qui font certaines tournées énormes puis reviennent, mais Kakà danse pour une dernière année médiocre.
Un autre fan de Milan était Mario Balotelli, deux fois à l’AC Milan, le premier entre 2013 et 2014 et le second en 2015-16. Le premier était bon (30 buts en 54 matchs) et le second médiocre (trois buts). Le roi des supporters milanais est Ibrahimovic : chez les Rossoneri, il a remporté le Scudetto 2011, puis il a fait le tour. Il a repris Milan au ras du cou à Noël 2019, alors que l’équipe était en déroute, et l’a remis dans le panier des grands clubs avec le scudetto 2022. Onze ans se sont écoulés entre un scudetto Ibra et le suivant, mais les supporters de l’Inter avec Lukaku espèrent un dénouement identique, scudetto à la première fois et scudetto à la seconde.
18 juin – 10:26
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