Pas de second « Qatargate » : la Commission européenne veut lutter contre la corruption

Si cela dépend de la Commission européenne, il n’y aura pas de deuxième « Qatargate » – le fameux scandale de corruption au sein du Parlement européen. En effet, l’instance a proposé des mesures pour renforcer la lutte contre la corruption en Europe et dans le reste du monde. « La corruption est comme le cancer. Si on la laisse suivre son cours, elle étouffera notre société démocratique et détruira nos institutions », a déclaré la vice-présidente Vera Jourova.

Une nouvelle directive de la Commission, qui n’a pas encore reçu le feu vert des États membres et du Parlement européen, vise à assimiler l’approche de la justice pénale à la corruption dans les secteurs public et privé des États membres. Par exemple, non seulement la corruption, mais aussi l’abus de position ou l’enrichissement illicite devraient être punissables dans tous les pays. La directive harmonise également les sanctions, avec les mêmes peines maximales pour les différentes formes de corruption.

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Afin de poursuivre plus efficacement les personnes ou les institutions coupables de corruption, la Commission souhaite que l’immunité ou les privilèges soient levés rapidement. Il devrait également y avoir des règles minimales concernant les délais de prescription. Cela devrait donner au tribunal suffisamment de temps pour enquêter sur les affaires.

Enfin, la Commission encourage les États membres à travailler également de manière préventive et à construire « une culture de l’intégrité ».

120 milliards d’euros par an

Les mesures ne doivent pas seulement s’appliquer à l’Europe, mais aussi au reste du monde. Les « actes graves de corruption » doivent être punis partout, quelle que soit la nationalité des personnes impliquées, selon la Commission. Les coupables peuvent alors faire l’objet d’une interdiction d’entrée et leurs avoirs sur le territoire européen peuvent être bloqués, semble-t-il.

Bien que les États membres de l’UE ne figurent pas parmi les pays les plus corrompus au monde, des estimations suggèrent que la corruption coûte à l’économie européenne au moins 120 milliards d’euros chaque année. « Nous envoyons un signal clair : l’UE ne fera pas affaire avec des personnes qui se livrent à la corruption où qu’elle se produise », a déclaré le haut représentant pour la politique étrangère européenne, Josep Borrell.

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