Avions, trains, hôtels, maisons de vacances. Chiffres en main, il n’y a pas d’échappatoire : c’est l’été des hausses de prix vertigineuses. Mais si le segment moyen souffre, la situation change pour ceux qui choisissent de passer leurs vacances dans une structure de luxe et disposent de moyens financiers plus importants. Là aussi, on parle de hausses de prix, mais celles-ci ne semblent pas éloigner les touristes qui, selon les estimations, dépensent plus de neuf fois plus que la moyenne lorsqu’ils séjournent dans des établissements haut de gamme.
Le haut de gamme
« L’augmentation des tarifs aura également tendance à avoir un impact sur le segment haut de gamme – explique Aldo Melpignano, vice-président d’Altagamma for Hospitality et fondateur et PDG d’Egnazia Ospitalità Italiana -, car c’est la conséquence naturelle de la hausse de l’inflation , les coûts de l’énergie et des matières premières ». Alors, le scénario économique mondial, encore dominé par une grande instabilité, a-t-il également un impact sur ce segment de consommateurs ? «Il ne pouvait en être autrement», poursuit Melpignano, qui souligne que le plus grand effet de la situation contingente concerne le manque de personnel qualifié. « En plus des facteurs qui affectent transversalement tous les secteurs, les entreprises hôtelières font face à une crise majeure liée au manque de personnel. Afin d’offrir aux clients des expériences de haut niveau, il est essentiel d’identifier de nouvelles solutions pour attirer les talents, les former et augmenter les taux de rétention, avec une augmentation conséquente des coûts de personnel. Nous avons estimé qu’en Italie les entreprises hôtelières haut de gamme auront besoin de 36 000 professionnels d’ici 2026 et seulement 50% de ces profils seront trouvés ».
Malgré les difficultés « nous nous attendons à ce que 2023 soit l’année tant attendue du record, avec des résultats qui dépasseront de loin ceux de 2019 », poursuit Melpignano.
Les emplacements
Les prix des locations à la semaine des villas sont également à la hausse. Selon l’Observatoire Emma Villas, la location cette année (le prix moyen d’une semaine dans une villa de luxe est de 4 494,76 euros contre 4 334,82 l’an dernier) coûtera en moyenne 4% de plus qu’en 2022, avec des pics atteignant +21% en Campanie et Sicile, 17% dans le Latium, 15% en Lombardie, 13% dans les Pouilles. Les seules Régions à contre-courant sont la Ligurie, avec -6%, et la Sardaigne, avec -15%, mais dans ces deux Régions l’an dernier le chiffre record de 6.127 euros pour la Ligurie et 7.684 pour la Sardaigne a été touché.
«En plus des grandes et importantes confirmations des marchés européens et américains, le flux de touristes des pays de l’Est, absents de l’Italie depuis plus de deux ans, donnera certainement plus d’ampleur au tourisme dans les mois à venir – ajoute Melpignano -. Nous sommes également confiants sur les premières données sur 2023 présentées par Istat, qui enregistrent +70% de présences étrangères en Italie sur les deux premiers mois de l’année ».