Parmi les protagonistes de la campagne #MonthofGood, la jeune militante nous raconte son engagement à faire tomber le mur des préjugés sur l’Islam


LA les réseaux sociaux peuvent représenter un canal de partage pour briser les préjugés, favoriser l’intégration et s’informer sur les traditions d’autres cultures, Sumaia Saiboub le sait bien. La campagne le démontre #MonthofGood lancé par Meta pour célébrer les histoires extraordinaires de la communauté musulmane, au mois de Ramadan, dans le calendrier islamique dédié au jeûne, à la prière, à la méditation et à l’autodiscipline.

L’engagement sur les réseaux sociaux contre l’islamophobie

En effet, nombreux sont les jeunes qui choisissent Facebook et Instagram pour raconter et partager leurs histoires, notamment pour sensibiliser les nouvelles générations à la diversité culturelle, ethnique et sociale. Parmi ceux-ci, il y a Sumaia Saiboubalias Sumi, créatrice de contenu de 25 ans.

Sumaia Saiboub

« Malheureusement, le Ramadan est souvent compris comme quelque chose d’extrême – explique-t-il – pour démanteler ces idées préconçues, je crée des reels dans lesquels, avec une approche ironique, je montre comment le jeûne n’est qu’un des nombreux préceptes islamiques et ce n’est pas une compétition pour l’automutilation. En ce mois, nous sommes également invités à l’abstinence de comportements pécheurs et, surtout, à une plus grande solidarité avec les autres ».

Sumi, au-delà de tout préjugé

Son activité sur les réseaux sociaux ne s’improvise pas, suite à la diplôme en langues et la spécialisation en communication qu’elle est sur le point d’obtenir à Modène, où elle est née et a grandi par des parents d’origine marocaine, Sumi a réalisé son rêve de travailler dans le monde du divertissement et de l’industrie créative. Aujourd’hui, en effet, elle se définit comme une nomade numérique et tient à rappeler qu’elle est italienne.

«Quand ils me disent Comment parlez-vous bien l’italienpour moi, ce n’est pas du tout un compliment. Il faut le prendre pour acquis car je suis italien, mais malheureusement, surtout, les adultes sont encore piégés dans ces préjugés «  elle affirme en rappelant aux professeurs que pour ses traits maghrébins et le voile sur la tête, avec la même performance avec ses camarades de classe, ils lui ont toujours donné des notes inférieures.

Pourtant, dans la rue ou dans les bureaux publics, il arrive qu’ils la prennent pour une migrante ou lui demandent de lui montrer des papiers. Aussi pour cette raison elle ressentait le besoin d’être davantage représentée et de donner une voix aux minorités.

L’histoire d’une Italie inclusive et multiethnique

« Sur les réseaux sociaux, qui représentent un carré démocratique, je veux inspirer les gens à être eux-mêmes, à faire ce qu’ils veulent et à s’habiller comme ils se sentent le mieux, en ignorant le jugement des autres. Il faut sortir de la zone de confort et se montrer tel que l’on est », lance-t-il fermement, pointant du doigt Coloré *la plateforme numérique qu’il a imaginée pour raconter les histoires d’une Italie plus inclusive et multiethnique, où les minorités peuvent trouver les leurs.

« Il est temps de dire comment l’Italie a changé – ajoute-t-il – il y a beaucoup d’Italiens et d’Italiennes qui n’ont plus cet aspect traditionnel pour l’imaginaire collectif. Heureusement, beaucoup de mes pairs sont très clairs sur le fait que nous sommes tous différents, mais il reste encore un fossé culturel à combler ».

Le mur des stéréotypes

Comme le souligne Sumi, en raison d’une méconnaissance de l’histoire des religions et d’informations parfois déformées, les musulmans ne sont souvent liés qu’à des conflits et à un fanatisme extrême.

Avec son engagement, elle tente de briser le mur des stéréotypes, impliquant de nombreux adeptes musulmans qui la soutiennent, mais aussi des milliers de pairs italiens.

Sumaia Saiboub : la diversité unit

« C’est agréable de voir grandir une communauté de garçons et de filles qui semblent distants, avec peu ou rien à partager, et découvrir au contraire à quel point la diversité unit – déclare-t-il – enfin, il y a un espace pour explorer de nouveaux mondes et découvrir d’autres traditions. Ainsi, par exemple, personne ne sera plaint de ne pas avoir fêté Noël, comme cela m’est arrivé à l’école. Chacun doit savoir que chacun de nous a ses propres fêtes et traditions à célébrer ».

Conseils mode pour l’Aïd

Comme, comment Aïd, fête de la fin du ramadanprévu pour le 2 mai, auquel la jeune influenceuse se prépare également, guidée par son rapport intime à sa religion.

« La mode a toujours été ma passion, je collabore avec diverses marques et, ces dernières semaines, Je me contente de recommander des tenues pour cette soirée qui est la version musulmane du Met Gala» précise-t-il en faisant référence aux différentes couleurs, coupes et styles qu’il propose.

La mode doit être inclusive

Sumi, réitérant que il n’est jamais choisi uniquement pour son caractère inclusif, mais aussi parce qu’il reflète le style de certaines marquessouligne qu’il y a encore trop peu d’influenceurs représentant les minorités lors des événements de mode.

Son souhait est que « la mode italienne devienne encore plus inclusive, englobant toutes les variables démographiques discriminées, par l’implication de nouveaux modèles et ambassadeurs qui offrent des perspectives aussi diverses que représentatives ».

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