Il y a aussi la star hollywoodienne parmi les icônes de la soirée. Dans quatre ans, des Jeux au nom du divertissement et de la durabilité environnementale
Adieu Paris 2024, bonjour Los Angeles 2028. Comme toujours, la cérémonie de clôture a été marquée par le relais entre les JO qui viennent de se tenir et les JO à venir, dans quatre ans. Retour sur la scène classique du stade olympique, plus précisément du Stade de France, avec les défilés des athlètes restants. Pour l’Italie, les porte-drapeaux étaient l’escrimeur Rossella Fiamingo et le nageur Gregorio Paltrinieri, engagés et médaillés, mais le 26 juillet le spectacle d’ouverture sur la Seine, au-delà de certains excès, a fait de tout âge rituel classique. Hier soir, c’était comme passer d’une fenêtre sur l’avenir à une descente dans la cave, un spectacle plutôt ennuyeux et prévisible, avec des chorégraphies qui rappellent la Grèce antique et les racines des Jeux : l’hymne d’Apollon, Niké, déesse de victoire, les cinq cercles. Puis les chansons d’un groupe de rock français. Rien à voir avec les provocations d’il y a presque vingt jours, mais le grand final a racheté deux heures et demie de bâillements. Vers minuit, Tom Cruise est apparu dans sa version Mission Impossible, d’abord sur le toit du stade, puis en courant partout. Une Americana à la Hollywood, peut-être un précurseur de ce que sera Los Angeles dans quatre ans, lorsque les Jeux Olympiques se dérouleront à l’ombre des studios de cinéma les plus importants et les plus célèbres.
Macron
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Dans la tribune du Stade de France il y avait Emmanuel Macron. Le président de la République française remporte un succès. Paris 2024 a peut-être été les Jeux olympiques les plus menacés de l’histoire, ils ont été la cible d’ingérences extérieures et « bombardés » de fausses nouvelles, mais rien de grave ne s’est produit, il n’y a pas eu de failles de sécurité, et c’est l’essentiel qui compte. Certaines confusions inévitables ne ternissent pas globalement les Jeux olympiques de 2024. Le seul trou noir a été créé par les eaux de la Seine, terrain de compétition des nageurs de fond. Le milliard et demi dépensé pour (ne pas) le rendre baignable a été un grand gaspillage. Extrait du discours de Thomas Bach, président du Comité international olympique : « Les Jeux olympiques ne peuvent pas créer la paix, mais ils peuvent générer une culture de paix qui inspire le monde. Les Jeux de Paris 2024 ont été les Jeux d’une nouvelle ère.
Nos amis français ont préparé un décor magnifique. Il s’agissait des Jeux olympiques les plus jeunes, les plus durables et les plus inclusifs. Le premier avec une pleine égalité des sexes. Ce furent des Jeux olympiques sensationnels, voire nationaux. » La fierté de Tony Estanguet, président du comité d’organisation : « Nous avons surmonté tous les obstacles ». Paris a accueilli ses troisièmes JO, Los Angeles fera le tour du chapeau. en 2028. Les villes les plus olympiques au monde.
porte-drapeau de Khelif
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Parlant de genres, homme, femme, intersexe ou autre : l’Algérie a choisi comme porte-drapeau Imane Khelif, médaillée d’or en boxe féminine et protagoniste de la cause « genre » des Jeux. Le nageur français Léon Marchand, quatre médailles d’or et une de bronze en natation, a éteint le brasier olympique du jardin des Tuileries, où l’on avait laissé brûler la flamme, alors même qu’une montgolfière la transportait chaque nuit. Le brasier sera rallumé pour les Jeux Paralympiques, à partir du 28 août.
Los Angeles
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La maire de Los Angeles, Karen Bass, a reçu le relais et a promis des Jeux olympiques sans voiture et cent pour cent verts : « Nous veillerons à ce que dans quatre ans, tous les gens voyagent en transports publics. » Meilleurs vœux, il ne sera pas facile de convaincre Los Angelenos d’abandonner leurs voitures. Autre objectif : « D’ici 2028, nous voulons retirer de la rue les près de 80 000 sans-abri de Los Angeles. » En Californie, la pauvreté et les inégalités se creusent, les JO peuvent être l’occasion de réduire l’écart. À Los Angeles 2028, cinq disciplines nouvelles (ou anciennes) seront introduites : le baseball et le softball, le cricket, le squash, le flag football (football américain sans contact) et la crosse, un sport d’équipe pratiqué par les autochtones, dans lequel, avec un filet, raquette, vous devez empocher une balle dans un but. Le risque est toujours le même, que les Jeux Olympiques glissent vers des « Jeux sans frontières », mais il vaut la peine d’être pris. Rien ne rassemble le monde comme les Jeux olympiques.
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