Par exemple, les entreprises gagnent des millions avec une usine et une cafetière.

Nous en avons des milliers aux Pays-Bas : des bureaux pratiquement vides où personne ne travaille. Et pourtant, des millions y sont gagnés ! C’est parce qu’ils ont été créés pour éviter les impôts. Et payer moins ou pas d’impôts est tout simplement très lucratif.

Malgré le renforcement des mesures, les Pays-Bas sont toujours considérés comme un paradis fiscal. Non, pas pour les citoyens, car ils ne le reconnaîtront certainement pas. Notre pays dispose d’un certain nombre de règles fiscales favorables aux entreprises. Cela rend notre pays attrayant pour les entreprises qui souhaitent y établir un bureau.

Entreprises boîtes aux lettres

Et cela se produit en grand nombre. Mais tous ces bureaux ne sont pas réellement utilisés. Ces types de bureaux donnent l’impression que l’entreprise est située aux Pays-Bas, ce qui permet de bénéficier de conditions fiscales avantageuses. Ces bureaux – souvent rien de plus qu’une adresse postale – sont appelés sociétés boîtes aux lettres.

Le but de ces sociétés écrans est d’éviter des impôts élevés dans d’autres pays. Les propriétaires profitent des avantages fiscaux aux Pays-Bas pour payer moins d’impôts sur leurs revenus. Ces entreprises paient alors moins d’impôts sur les bénéfices qu’elles réalisent dans d’autres pays en les acheminant via les Pays-Bas.

Google sait également que cela peut permettre d’économiser énormément d’argent. Entre 2012 et 2019, cette superpuissance a canalisé 128 milliards d’euros via une filiale néerlandaise vers le paradis fiscal des Bermudes et n’a versé « que » 25 millions d’euros au fisc. La NOS a calculé que si cet argent était allé directement aux États-Unis, l’entreprise aurait dû payer un maximum de 38 milliards d’euros d’impôts sur cet argent.

Mauvais nom

Bien que cette construction soit bénéfique pour les entrepreneurs, elle présente des inconvénients pour les autres pays. En évitant les impôts via les Pays-Bas, d’autres pays manquent souvent d’argent. Cela peut, par exemple, influencer le développement des pays pauvres. Les sociétés boîtes aux lettres ont donc mauvaise réputation. Il n’est pas interdit d’établir un bureau aux Pays-Bas, même s’il doit respecter un certain nombre de règles. L’un d’eux est la présence économique. Les entreprises doivent démontrer qu’elles exercent des activités économiques aux Pays-Bas, comme embaucher du personnel et disposer d’un bureau physique.

Les entreprises résolvent souvent ce problème simplement en décorant quelque peu le bureau, de manière à donner l’impression que des gens y travaillent. Une plante, une machine à café et un bureau et cela semble beaucoup. D’ailleurs, ce ne sont pas seulement les entreprises qui font bon usage de cette méthode d’évasion fiscale. Les criminels ou les personnes possédant beaucoup d’argent utilisent également cette méthode.

Plusieurs milliers

On ne sait pas exactement combien de ces faux bureaux existent aux Pays-Bas. Il y en a eu moins parce que notre pays a resserré certaines conditions en matière de règles fiscales, mais il y en a encore plusieurs milliers. Des milliards d’impôts sont ainsi évités. L’évasion fiscale n’est pas illégale tant qu’aucune loi n’est enfreinte.

Donc, tant que les règles fiscales ici seront encore plus favorables que dans certains autres pays, les petits malins trouveront le moyen de profiter de la réglementation… Parce que c’est bien de gagner des millions dans un bureau où on n’a jamais besoin d’aller. …

La semaine prochaine : un thriller complotiste sur la criminalité financière et l’évasion fiscale.

La nouvelle série néerlandaise Némésis à voir sur Disney+ à partir du 16 octobre.



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