Par exemple, l’entrepreneur BAM souhaite construire six petits réacteurs nucléaires aux Pays-Bas

BAM Infra, filiale du groupe Royal BAM, a de grandes ambitions nucléaires. Elle souhaite construire de petits réacteurs nucléaires aux Pays-Bas en collaboration avec la britannique Rolls-Royce.

Cette semaine, BAM Infra a signé une lettre d’intention avec Rolls-Royce et un tiers, ULC Energy, pour la construction de petits réacteurs modulaires, appelés SMR, qui signifie petits réacteurs modulaires . Rien n’a encore été convenu sur les modalités ou le financement. Mais les signataires étudieront en tout cas les possibilités de construire ce type de réacteurs dans notre pays.

Un SMR a moins de puissance qu’une grande centrale nucléaire. Il s’agit d’une sorte de kits de construction : ils sont fabriqués en pièces qui sont ensuite assemblées sur place.

Les SMR ne sont encore opérationnels nulle part dans le monde. Mais une grande expérience a déjà été acquise grâce à cette technologie. Plusieurs constructeurs se disent prêts à les construire, dont le britannique Rolls Royce. Si le projet néerlandais voit le jour, Rolls Royce fournira le réacteur et BAM s’occupera du reste, comme la préparation du terrain, des fondations, du carter et de la route qui y mène.

‘Technologie éprouvée’

BAM est enthousiasmé par les SMR de Rolls Royce et espère en réaliser six à terme. « Chaque réacteur de 470 mégawatts fournit suffisamment d’électricité pour alimenter 1,4 million de foyers néerlandais », explique Sander den Blanken, directeur commercial de BAM Infra. « Les Rolls Royce SMR sont basés sur une technologie éprouvée et sont exempts d’émissions de CO2 et d’azote. »

En raison de leur nature modulaire, elles peuvent être construites plus rapidement que les grandes centrales nucléaires classiques. Den Blanken pense que le premier de la série peut devenir une réalité d’ici neuf ans. Cela comprend la procédure d’autorisation qui doit être évaluée par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection et le feu vert requis des hommes politiques. «Ces SMR sont entièrement standardisés, conçus pour se conformer à toutes les réglementations et directives en matière de licences.»

Si cela se concrétise, les petits réacteurs pourraient être là avant même les deux nouvelles centrales nucléaires que le gouvernement veut construire à côté de l’ancienne centrale de Borssele. Selon Den Blanken, c’est important car il y a une certaine précipitation. Les Pays-Bas souhaitent produire une électricité totalement neutre en CO2 d’ici 2040. « L’énergie nucléaire, aux côtés de l’énergie solaire et éolienne, peut apporter une contribution majeure à la réalisation de cet objectif. »

‘Défi’

Le financement du projet constituera un défi majeur, reconnaît Den Blanken. « Mais on constate qu’il y a beaucoup d’intérêt, la demande est là. » La province du Limbourg, par exemple, est intéressée par un SMR, car l’énergie nucléaire peut jouer un rôle pour rendre l’industrie lourde entre Geleen et Sittard sans CO2. La chaleur des réacteurs n’est pas seulement adaptée à la production d’électricité, mais peut également être utilisée dans l’industrie chimique ou sidérurgique. Le gouvernement français envisage de construire plusieurs réacteurs modulaires à proximité des centres industriels.

Selon ses partisans, l’énergie nucléaire est une alternative moins chère et plus puissante à l’hydrogène vert. Le ministre sortant du Climat, Rob Jetten (D66), attend beaucoup de l’hydrogène pour atteindre les objectifs climatiques de l’industrie. Toutefois, une part importante de l’hydrogène vert doit provenir de l’étranger.



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