Panatta, Bertolucci et Barazzutti : gags, rires et bons sentiments d’équipe

Avec Sandro Veronesi aux origines du documentaire Sky qui célèbre la victoire de Davis au Chili en 1976 : « Un exploit qui n’a pas été célébré alors, et même pas 10 et 20 ans plus tard »

De notre correspondante Simone Battaggia

24 septembre
– TRENTE

Rassemblez Adriano Panatta, Corrado Barazzutti et Paolo Bertolucci, mettez à leurs côtés Sandro Veronesi, donnez-leur un micro et demandez-leur de raconter la Coupe Davis de 1976. Vous obtiendrez quelque chose d’indescriptible, un Zibaldone, une histoire sans rime ni raison, un chaos de mots. Mais ce sera toujours quelque chose d’hilarant, d’inoubliable.

La soirée au « Santa Chiara » dédiée aux héros du tennis bleu et au documentaire « Une équipe » que Sky a dédié à la compagnie au Chili est candidate à la soirée la plus drôle du Festival. La formation préparée par Riccardo Crivelli et Cristina Fantoni est perdue après quelques minutes, la barre passe entre les mains des trois. Mille anecdotes, les blagues que Panatta réserve à Bertolucci et inversement, les fous rires. Mais il y a aussi de la place pour les sentiments. « Une chose que j’ai découverte avec la série et qui m’a fait très plaisir, c’est que Paolo a dit que j’étais le frère qu’il n’a jamais eu. Il ne me l’a jamais dit, tout comme je ne complimente personne, mais je les aime. Nous étions une vraie équipe, nous étions compétitifs les uns avec les autres, mais en Coupe Davis, nous étions solides. J’ai même applaudi Barazzutti ».

Atmosphère

Barazzutti, le seul des trois à avoir quitté l’Italie pour jouer à Santiago du Chili – Bertolucci était déjà en Amérique du Sud, Panatta à Las Vegas -, a raconté l’ambiance qui a enveloppé cette expédition. « Dans cette période de protestation, j’étais à Rome. La tension était montée, je recevais des menaces de mort la nuit, je ne me promenais pas car j’avais peur. Je suis allé à l’aéroport avec une escorte de carabiniers, jusqu’à l’échelle de l’avion. C’était une situation impensable pour un match de Coupe Davis. Nous avions des idées sur la dictature chilienne, aucun de nous n’y était favorable, Dieu nous en préserve ». Sandro Veronesi raconte le sens du documentaire : « Que Davis a vu l’une des plus grandes équipes de l’histoire. Quatre finales en cinq ans, toutes à l’extérieur. Les hôtes ont choisi les arbitres et les surfaces. Le premier a été gagné, nous sommes repartis avec gloire. Ces messieurs ont ici derrière un bouton, on/off, et il suffit d’appuyer dessus pour lancer l’histoire. Mon intention et celle de Domenico Procacci, producteur et réalisateur de la série, étaient compensatoires. Il fallait raconter l’histoire d’une entreprise qui n’était pas célébrée à l’époque, et même pas 10 ou même 20 ans plus tard. Mais il fallait une chose, car sinon ça aurait été une deuxième punition ».



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