Dans la lignée des « boy duos qui font de l’electronica », marqués par le succès de groupes allant des Chemical Brothers à Mount Kimbie en passant par Daft Punk ou Plaid, Overmono a déjà laissé sa petite trace. ‘So U Kno’, leur single de 2021, est devenu un petit succès sur les pistes techno, et lors des festivals l’année dernière, il y avait presque des hôtes pour les voir en direct.

Merci à d’autres sujets comme ‘Taille de diamant‘ soit ‘Crasse‘, Overmono a pu créer un battage médiatique considérable autour de son projet. Ils l’ont bien mérité : ses membres, les frères Tom et Ed Russell, étaient déjà des stars à part entière (les premiers sous le pseudonyme de Truss, les seconds sous le pseudonyme de Tessela) et, dans Overmono, ils marient avec bonheur leurs propres intérêts musicaux, combinant breakbeat et techno avec une sensibilité pop non dissimulée.

Cette facette pop est palpable dans ‘Good Lies’, le premier album d’Overmono, pour plusieurs raisons : les chansons durent aussi longtemps qu’une chanson pop, elles regorgent de samples et d’accroches infaillibles et même les influences pointent parfois là où on s’y attend le moins : Céline Dion est une inspiration que l’on retrouve exactement dans la fin de ‘Skulled’, par exemple.

‘Good Lies’ fait partie de ces œuvres électroniques sculptées au millimètre près. Sa vocation est dansante, mais le savoir-faire numérique se fait sentir, par exemple, dans les vibrations rave-trance de ‘Calling Out’, le morceau final. Et tout cela sans qu’Overmono ne tombe jamais dans la simple reproduction des idées des autres. « Arla Fearn » est comme une version figée de Burial et « Walk Through Water » vous fait penser à James Blake pour proposer quelque chose de différent et tout aussi excitant.

Le disque contient ses petites merveilles. « Feelings Plain » est une intro magnétique inspirée de la musique d’église, « Cold Blooded » est une version cyborg du dancehall à laquelle on ne s’attendrait pas et, sur « Sugarushhh », le duo semble tout droit réinventer la musique rave – c’est un peu retenue appliquée à l’acide qui aurait probablement fait hurler d’émotion Björk si on vivait en 1993 et ​​que ses « débuts » étaient en préparation.

Ensuite, il y a les pétards. Bien qu’Overmono n’ait pas produit un tube emblématique comme les premiers tubes de Jamie xx ou Burial auxquels vous pouvez penser, « Good Lies » sait comment construire des moments de communion authentique. L’échantillon inhabituel de Smerz dans ‘Good Lies’ -intégré dans un breakbeat- est utilisé à merveille, ‘Is U’ et ‘Vermonly’ continuent sans renoncer à un crochet pop en majuscules et, bien sûr, le groupe se souvient d’inclure ‘So U’ Kno’ : un autre succès.



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