Par Axel Lier
Après la guerre d’agression des terroristes du Hamas contre Israël, la sécurité policière de l’État a préparé une évaluation de la menace (19 pages, “à usage officiel uniquement”). Il fournit des informations sur la situation sécuritaire à Berlin et montre les endroits particulièrement dangereux pour les Juifs et les partisans d’Israël.
Dans le document secret, les protecteurs de l’État évaluent la situation actuelle et élaborent des scénarios afin d’en déduire des mesures de protection. En principe, on peut supposer une « situation de risque accru » à Berlin, dit-on. Mais les partisans du Hamas n’ont pas encore appelé à des « actions violentes ».
► Qui doit avoir peur des attaques ?
« L’hostilité et même les attaques contre des personnes clairement israéliennes ou juives dans la ville » – notamment en relation avec les manifestations palestiniennes – « sont du domaine du probable ». Les dommages causés aux institutions juives et israéliennes sont également classés comme « probables ». Les bâtiments américains et les journalistes couvrant les réunions pourraient également être attaqués.
► Quel est le pire des cas ?
Plutôt improbable, mais néanmoins intéressant à considérer : des tentatives de « pénétrer dans les locaux des missions israéliennes », des jets de sacs de peinture, des cocktails Molotov et des coups de feu – comme en 1999, lorsque des partisans du PKK ont attaqué Israël après l’arrestation du leader du PKK, Öcalan, ont pris d’assaut l’ambassade. La sénatrice de l’Intérieur Iris Spranger (62 ans, SPD) l’a clairement indiqué vendredi : « La protection de la vie israélienne et juive est une priorité absolue. »
► Où est-ce particulièrement dangereux ?
“Le quartier nord de Neukölln (en particulier la Hermannplatz, l’hôtel de ville de Neukölln et la Kottbusser Tor) ainsi que le quartier du gouvernement (en particulier l’Alexanderplatz et la Paris Platz) apparaissent comme des lieux de rencontre privilégiés pour les rassemblements pro-palestiniens”, indique le rapport de gestion. La scène se déroule également et reste au nord de la Sonnenallee et dans la colonie de High Deck.
► À quel point les rassemblements pro-palestiniens sont-ils dangereux ?
Il est « très probable » que la police s’attende à des chants, des drapeaux, des affiches antisémites et anti-israéliens et à une glorification du Hamas. Les policiers doivent s’attendre « à des injures, des agressions physiques, des jets de pierres, de pétards et de bouteilles ainsi qu’à des violences contre les véhicules de police ». Les auteurs : « pour la plupart des adolescents/groupes de jeunes adultes ». Des « effets de solidarité » sont « très susceptibles » de se produire lors des arrestations. Nombre de participants : fourchette inférieure à trois chiffres jusqu’à moyenne à quatre chiffres. Et : spontané ou clandestin (secret, Note de l’éditeur) les actions préparées sont « à prendre en compte à toute heure et surtout la nuit ».
► Quelle est l’ampleur du danger que représentent les auteurs isolés ?
Il n’y a aucune certitude absolue qu’il n’y aura pas d’« événements dommageables » majeurs. “Le danger potentiel que représente la présence d’auteurs individuels ou de petits groupes irrationnels, émotifs ou radicalisés est généralement souligné”, analysent les agents de la sécurité de l’État. Les « succès apparents du Hamas » pourraient renforcer les militants et les encourager à « se comporter de manière plus orientée vers l’action et éventuellement à se radicaliser ».