Onze mètres d’amertume : c’est la Coupe du monde des tirs au but… faux

De Davies à Ayew, le penalty a donné plus d’une déception. Et si Messi échoue aussi…

Vous avez envie de dire que ce n’est pas sur ces détails qu’on ne peut pas juger un joueur. Le penalty devient également fatal dans Qatar 2022, pour les équipes nationales qui rêvaient de qualifications folles et s’arrêtent à 11 mètres du rêve. Mais ce n’est pas tout : même Messi, cette année, n’a pas réussi à surmonter la tension du penalty, brisant face à l’arrêt de Szczesny (qui court pour devenir numéro un dans la spécialité des tirs au but neutralisés). À quel point est-ce effrayant de frapper un penalty dans cette Coupe du monde ? Beaucoup, à en juger par les chiffres.

Joyeuse Pologne

Au total, 14 tirs au but ont été accordés : 9 marqués (comme celui d’Enner Valencia contre le Qatar, but inaugural du tournoi, ou le centre de Cristiano Ronaldo contre le Ghana) et 5 ratés. La première erreur du point de penalty est survenue le 22 novembre, et porte une illustre signature : Mexique-Pologne, Lewandowski en est sûr, mais devant lui se trouve ce diable Memo Ochoa, celui qui dans les éditions précédentes a désamorcé les voitures de course de Neymar et Kroos, et se donne aussi un sort de onze mètres. Résultat : 0-0, deux points perdus pour la Pologne. Mais avec l’équipe nationale de Michniewicz, le destin était bon. Le lendemain, les rouges et blancs jouent peu face à l’Arabie Saoudite et se font mal : penalty pour les Asiatiques, mais Al Dawsari percute Szczesny. Résultat dans le coffre-fort avec le sceau de Lewandowski qui clôture les comptes en finale et se rachète après le penalty raté. Lors de la troisième journée, un autre penalty est entré dans l’histoire polonaise de cette Coupe du monde : Messi pourrait donner l’avantage à l’Argentine, mais le gardien de la Juventus a répondu sur-le-champ. La Pologne a perdu 2-0, cet arrêt a été décisif pour la question de la différence de buts.

Cette pénalité de Davies

Ensuite, il y a la partie triste; l’histoire de ceux qui ont dû dire au revoir à la Coupe du monde pour un penalty (ainsi évidemment que l’Arabie saoudite, qui a effectivement débranché la prise après l’erreur d’Al Dawsari contre Szczesny). Le Canada a offert un assez bon avant-goût de ce qu’il pourrait produire à domicile en quatre ans : l’équipe nationale de la feuille d’érable a fait ses débuts avec une excellente performance contre la Belgique, mais à 0-0, Alphonso Davies a raté un penalty sanglant. Les Diables Rouges vous remercient et ne rendent pas la courtoisie réciproque. Peu de joies donc pour les Canadiens : mais si ce penalty était arrivé le premier jour, qui sait…

L’Uruguay maudit

Encore plus douloureuse est la relation du Ghana avec les histoires de onze mètres. Surtout quand l’Uruguay est impliqué. En 2010, en quart de finale du tournoi d’Afrique du Sud, les Ghanéens ont eu l’occasion d’inscrire le penalty décisif à la 120e minute, après un arrêt de Suarez (expulsé) : mais Gyan a touché la barre transversale. Et la Céleste triomphe à la loterie finale. Le film se répète au Qatar : à 0-0 les Africains (qui même un match nul peuvent suffire pour accéder aux huitièmes de finale) bénéficient d’un penalty. Cette fois, André Ayew part sur penalty : il était sur le terrain en 2010, pourtant il s’excite et laisse Rochet sauver une conclusion trop anodine. L’Uruguay, exactement comme lors de la Coupe du monde 2010, remercie beaucoup et frappe à mort, même si cela ne suffira pas pour aller en huitièmes de finale. Le Ghana sort, encore une fois grâce à un tir de onze mètres. Vous avez envie de dire que ce n’est pas à ces détails que vous jugez un joueur : onze mètres d’amertume restent à jamais en vous.



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