Ong décret, les règles de la discorde qui divisent la majorité


Des étincelles dans la majorité sur la question des migrants et le décret ONG souhaité par le ministre Matteo Piantedosi, attendu dans l’hémicycle, à Montecitorio, le 2 février. Casus belli les amendements de la Ligue, une quinzaine déposés en commissions des affaires constitutionnelles et des transports, qui modifiaient la loi Bossi-Fini dans un sens restrictif et qui ont été stoppés car jugés « irrecevables ». Décision prise par les deux présidents des Commissions, le bleu Nazario Pagano et le Melonian Salvatore Deidda. La décision a été critiquée par le chef du groupe Lega à la commission des affaires constitutionnelles, Igor Iezzi.

«Nous avons mené une enquête très approfondie – souligne Pagano à AdnKronos – qui n’est que technique, pas politique. Le décret-loi en question concerne exclusivement la question du sauvetage en mer et a ainsi été mis en place non pas par moi mais par le Conseil des ministres » souligne l’exposant bleu. Les oppositions accusent Salvini d’avoir tenté de réintroduire ses décrets de sécurité. Un blitz qui « pour l’instant a échoué ». Entre autres, en vue du prochain Conseil européen de février, les migrants ont été discutés au Palazzo Chigi où une réunion s’est tenue en présence du premier ministre, Giorgia Meloni, du vice-ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani et du propriétaire du ministère de l’Intérieur , Matteo Piantedosi.

Les amendements de la Ligue sont irrecevables

En fait, les amendements de la Ligue allaient des permis de séjour aux rapatriements. Le renouvellement du titre de séjour « est refusé lorsque la violation des dispositions fiscales ou de sécurité sociale est constatée à l’encontre de l’étranger », demande l’une des 16 propositions de modification présentées par Carroccio. Parmi les amendements présentés par la Ligue, un autre demande la suppression de la disposition réglementaire qui prévoyait la possibilité pour les détenus des centres de rétention en vue d’un rapatriement de présenter « des requêtes ou plaintes orales ou écrites, même sous pli fermé, aux garants nationaux et régionaux ou locaux des droits des personnes détenues ou privées de liberté ». D’autres envisagent un durcissement du regroupement familial ou abolissent de nombreuses situations qui permettent une protection humanitaire. Seul ce dernier amendement, s’il était approuvé, aurait rejeté en irrégularité 100.000 réfugiés bénéficiant d’une protection spéciale, selon les 25 associations réunies dans le « Forum pour changer l’ordre des choses ».

Décret de la Chambre du 2 février

Les votes sur les amendements au décret sur les navires des ONG par les commissions des affaires constitutionnelles et des transports de la Chambre commencent aujourd’hui à 14h30, tandis que le matin il y aura une brève séance à 11h30 pour annoncer le résultat des appels sur les amendements déclarés inadmissible. Sur les 226 amendements initiaux, 39 ont été déclarés irrecevables par les présidents des Commissions pour des motifs étrangers, dont 16 par la Ligue. Si ce jugement est confirmé, il en resterait moins de 190 à voter, mais nombre d’entre eux présentés par les différents groupes d’opposition sont les mêmes (notamment ceux supprimant les différents articles du décret). Concrètement, les suffrages à exprimer seraient inférieurs à 100. Une nouvelle séance est prévue vendredi après-midi, ainsi que la semaine prochaine, afin de respecter l’échéance du 2 février comme jour d’arrivée dans l’hémicycle.

Geo Barents défie le décret, risque une amende et la détention du navire

En attendant, les multiples premiers secours d’un navire humanitaire devraient être enregistrés après l’entrée en vigueur du décret Piantedosi qui l’oblige plutôt à naviguer « sans délai » vers le port assigné après l’opération de sauvetage initiale. Le protagoniste est le Geo Barents de Médecins sans frontières qui souligne qu’ils ont opéré « conformément au droit maritime international ». Cependant, le Viminale veut y voir clair et des enquêtes sur tout non-respect des règles seront menées à l’arrivée du navire à La Spezia. En cas d’infractions, le capitaine risque une amende comprise entre 10 000 et 50 000 euros et la détention du navire pendant deux mois sur arrêté du préfet de la capitale ligure.



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