Le gardien camerounais protagoniste d’une spéciale de Dazn : « J’aurais aimé être policier, j’adore protéger. Pour un vestiaire comme celui de l’Inter, il faut de la personnalité »
André Onana parle de lui sans détour. Il le fait devant les caméras de Dazn, à qui il confie souvenirs, expériences et anecdotes de son enfance au Cameroun et d’une carrière qu’il définit sans détour comme « un rêve ». Dernier protagoniste de Des cultures, le format qui raconte les histoires et les traditions des joueurs étrangers de notre championnat, le gardien camerounais part du petit village de Nkol Ngok pour se rendre aux lumières de San Siro, en immersion dans le monde des Nerazzurri et dans un vestiaire plein de champions. « Vous avez besoin de personnalité pour rester à l’Inter », a expliqué le joueur de 26 ans, revenant sur la dispute qu’il a eue sur le terrain avec Dzeko lors du match à domicile contre Porto.
Les origines
—
« Je viens d’une famille modeste – commença Onana – et je ne faisais pas grand-chose d’autre que me réveiller, prendre le petit-déjeuner et aller travailler dans les champs. Je me souviens que j’étais tout petit quand nous vivions à Nkol Ngok et que les trains passaient à proximité. la maison. Nous avons dû traverser les voies et marcher pendant 40 à 50 minutes jusqu’à ce que vous arriviez au travail ». Fatigue, sacrifice et faim, à l’époque, étaient la panique quotidienne d’André et de ses frères, nés dans un petit village de l’arrière-pays camerounais de quelques centaines d’âmes, où le seul espoir est représenté par la fuite vers la ville. « J’avais quatre frères, l’aîné est décédé et je suis le plus jeune. Kristian, l’un d’eux, jouait en tant que gardien de but, et je l’accompagnais toujours en portant son sac. C’est comme ça que je suis tombé amoureux du rôle », avoue Onana. A Yaoundé, où il s’est installé à l’adolescence, le rêve de devenir footballeur a commencé à prendre forme. « Sinon – a-t-il révélé – j’aurais été policier, parce que j’aime protéger ».
La vie du gardien
—
Parlant plutôt de la vie entre les postes, celui qui a débuté chez lui dans l’académie d’Eto’o puis s’est envolé dans les équipes de jeunes de Barcelone jusqu’à l’Ajax et l’Inter, Onana revendique sa propre vision et son propre style. La même chose lui a coûté ses adieux à l’équipe nationale lors de la Coupe du monde qui vient de commencer en raison d’une prise de bec avec le sélectionneur Rigobert Song. « J’ai ma propre façon de voir le football, surtout dans les buts. Au cours des 20 dernières années, le rôle de numéro un est le poste qui a le plus changé, il s’est transformé. Quand j’apprenais le métier, ils m’ont dit de ne jamais jouer le ballon au centre, mais maintenant je n’ai aucun scrupule à le faire. S’il y a de l’espace, je donne le ballon au centre. Le gardien – a fait remarquer Onana – doit être courageux, transmettre la sécurité et ne pas avoir peur de faire des erreurs ».
Personnalité
—
L’exubérance et l’extravagance ont toujours caractérisé le style de jeu du Camerounais qui dit avoir appris à manier le ballon avec ses pieds dans la pépinière blaugrana. Et pourtant, le Camerounais avoue qu’il s’est toujours inspiré d’un collègue aux prérogatives opposées comme l’Allemand Neuer, « mon idole ». En parlant de collègues, Onana fait l’éloge de celui qu’il a remplacé dans les buts en début de saison, à savoir Handanovic, « un joueur très sérieux et toujours calme ». Il est alors inévitable de revenir sur la dispute mise en scène sur le terrain avec Dzeko à l’occasion du premier match européen face à Porto, en rappelant que « chacun a le droit de dire ce qu’il pense. S’il faut se battre pour gagner, alors nous nous battons toujours ». Aussi parce que – a expliqué le Camerounais – « pour être dans un vestiaire comme celui-ci et répondre à des gens comme Dzeko ou Lautaro, il faut de la personnalité ». Le même qu’Onana a montré qu’il possédait en abondance.
11 mars – 13h40
© REPRODUCTION RÉSERVÉE