« On veut augmenter la sécurité routière, pas alimenter la caisse enregistreuse » : deux fois plus d’amendes pour excès de vitesse pour les délits mineurs


Rouler un kilomètre par heure trop vite peut facilement coûter 60 euros. Une mesure de peste, selon certains.

« Ce n’est en effet pas bon marché, mais c’est une sorte de pénitence envers la société pour le danger que vous créez. Toutes les études montrent que ce n’est pas la taille de l’amende qui freine les gens, mais la taille du risque d’être pris. D’où les nombreux contrôles et amendes.

« Mais nous nous efforçons en fait d’avoir un système plus progressif : le permis de conduire à points. Celle-ci existe déjà dans 22 des 27 pays européens et se concentre moins sur les paiements. C’est mieux, car tant que vous pouvez payer les amendes, vous pouvez continuer à commettre des infractions dans le système actuel. Avec un permis de conduire à points, vous commencez avec 12 points, un point est déduit pour chaque infraction. Selon la gravité, il peut y en avoir plusieurs. Si vous dépassez un certain seuil, vous devez par exemple suivre un cours. Et si votre total de points tombe à 0, vous comparaîtrez devant le juge de police. Il retirera alors votre permis de conduire et pourra imposer une sanction supplémentaire. Mais pour un tel système, vous devez être capable de garder une trace des données.

N’est-ce pas possible?

« Normalement, tout est géré de manière centralisée dans la base de données centrale MACH. La justice y travaille depuis des années, mais la base de données n’est pas utilisée de manière optimale. Le système GAS 5 a déjà été développé. Cela permet aux municipalités d’investir dans la sécurité routière et de percevoir des amendes pour les infractions de moins de 20 kilomètres à l’heure. Ces amendes ne sont pas inscrites dans ce registre central. Vous pouvez commettre dix délits à Malines sans qu’un magistrat d’Anvers s’en aperçoive.

Steve Willems (Vias).Vd image

Les contrôles des infractions mineures rapportent également 40 millions d’euros.

« Personne n’a jamais poussé pour des contrôles supplémentaires d’en haut pour alimenter le Trésor public. Ce serait très étrange. Nous voulons simplement augmenter la sécurité routière, pas remplir la caisse enregistreuse. Des gens qui roulent trop vite dans votre rue, un accident mortel sur trois causé par un excès de vitesse : c’est ce que nous voulons résoudre. Tant que ce système de points n’est pas approuvé, il devra être assorti de ce genre d’amendes.

Ces infractions mineures sont-elles si dangereuses ?

« Le risque dépend toujours des circonstances. Mais le risque de blessure mortelle pour un piéton double si quelqu’un roule à 40 km/h au lieu de 30 km/h. Et cela augmente de façon exponentielle. La vitesse augmente considérablement le risque. Plus on va vite, plus la distance de freinage et l’impact sont importants, même s’il n’y a « que » 3 km/h de plus.

La Belgique applique une correction de 6 %. Comment ça marche?

« Cela a à voir avec la marge de tolérance. Si vous roulez à 129 km/h dans la vraie vie, vous serez verbalisé comme si vous rouliez à 121. Nous introduisons cette marge parce que nous ne voulons pas infliger une amende injuste à qui que ce soit. Vous obtenez donc, pour ainsi dire, quelques kilomètres à l’heure en cadeau. En dessous de 100 km/h, cette marge est de 6 km/h, au-dessus de 100, elle passe à 6 %. En zone 30 vous ne recevrez donc qu’une amende à partir de 37 km/h, sur autoroute c’est à partir de 128 km/h. Quiconque conduit 124 sur l’autoroute, par exemple, ne sera toujours pas condamné à une amende.

Vous dites que même les petits excès de vitesse comportent de nombreux risques. Pourquoi alors la correction aux Pays-Bas et en France est-elle de 3 % et dans notre cas de 6 % ?

«Nous avons le même type d’appareils de mesure que les Français et les Néerlandais, et ils sont calibrés de la même manière, donc techniquement, nous pourrions faire en sorte que cela soit parfaitement égal. En ce qui nous concerne, c’est également possible. Mais nous ne pouvons pas en décider. »



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