Oleksandr Shpak a dansé loin du Ballet d’État

Par Martina Hafner

Le danseur ukrainien a fondé la Berlin Ballet Company avec des amis et des collègues célèbres tels que Marian Walter et Krasina Pavlova, qui fait ses débuts aux Journées de la culture juive.

Le danseur Oleksandr Shpak (36 ans) monte en trombe les escaliers du Deutsche Oper. En chemin, le directeur du State Ballet Christian Spuck (53 ans) lui serre le cou. Et ce malgré le fait que l’Ukrainien a quitté son emploi dans les troupes berlinoises.

Car, selon Shpak : « J’ai fondé mon propre petit ensemble avec des amis. Dix danseurs forment le noyau. Nous sommes la Compagnie du Ballet de Berlin. » Certains anciens membres éminents du Staatsballett sont présents, comme Marian Walter, Arshak Ghalumyan, Krasina Pavlova et Olaf Kollmansperger.

La première représentation est déjà répétée avec diligence dans l’ancienne salle de ballet du Deutsche Oper. Parce que le nouvel ensemble s’ouvre sur 5 septembre les Journées de la culture juive dans la synagogue de la Rykestrasse. Une chorégraphie d’Arshak Ghalumyan et d’Alexandre Abdukarimov, ce dernier toujours membre actif du Ballet d’État, sera présentée. Titre de l’ouvrage de vingt minutes : « Les fioritures du chemin », sujet, selon Oleksander Shpak : « Il s’agit de la capacité du peuple juif à voir la beauté de la vie même dans les situations les plus difficiles ».

Les danseurs se précipitent dans la salle de répétition en duos fluides, certains pieds nus, d’autres en pantoufles, sur la musique palpitante de divers compositeurs, certains juifs. Une chorégraphie contemporaine entrecoupée d’éléments classiques. « A l’avenir, nous voulons montrer toute la gamme, du ballet jusqu’au vocabulaire de la danse d’aujourd’hui », assure Oleksandr Shpak.

Son ex-patron Christian Spuck le veut aussi ! La petite troupe est-elle un concurrent du Ballet d’État ? Le nouveau fondateur Shpak rit : « Certainement pas, nous ne sommes que dix danseurs indépendants, le Ballet d’État en compte 90 et un budget pour cinq ans. Nous n’avons pas cela, nous devons nous financer et partir souvent en tournée. » Le patron du ballet Spuck n’a pas pris mal de se résigner, assure le danseur : « Il était super gentil et a montré qu’il comprenait que je voulais réaliser mes propres projets. Et c’est là que je veux consacrer 100 % de mon énergie », a poursuivi Shpak.

D’autres représentations sont déjà prévues : une tournée à Zurich est prévue, après quoi la troupe souhaite présenter une production pour enfants d’une heure de « La Belle au bois dormant » à Berlin. Et le plus grand rêve, selon Shpak : « Un jour, j’adorerais porter « Casse-Noisette » sur scène ! »

17.9.23 19h30, Rykestraße 53, à partir de 31,35 euros



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