Officier de police au procès de Maryam : « J’ai tout de suite eu une drôle d’intuition »


Le sang de sa sœur est sur ses mains – le parquet en est convaincu : Maryam H. (34 ans) d’Afghanistan a été assassinée par ses frères à Berlin parce qu’elle vivait à l’Ouest.

Deuxième jour du procès des frères tueurs Yousuf Sayed (26 ans) et Mahdi Seyed H. (23 ans). L’un vit en Allemagne depuis 2013, l’autre depuis 2015. Maryam était sa grande sœur.

Le 13 juillet 2021, elle a disparu à Berlin. Son corps a été retrouvé enterré en Bavière, où vit son frère aîné. Des vidéos montrent les frères le jour de leur disparition : ils se sont arrêtés dans un taxi à la gare de Südkreuz (Schöneberg) et ont remorqué une grande et lourde valise à roulettes jusqu’au quai, où l’ICE 801 à destination de Munich est parti un peu plus tard. Ce jour-là, on dit qu’ils ont étranglé leur grande sœur, l’ont étranglée et finalement lui ont tranché la gorge parce qu’elle n’obéissait plus.

Les frères se taisent. Leur objectif : l’acquittement. Seuls ses assassins savent où Maryam a été tuée : la scène du crime n’a pas pu être déterminée à ce jour. L’arme du crime a également disparu. Mais il y a des indices.

Maryam H. voulait vivre librement, mais ses frères ne le permettaient pas (Photo : privé)
Maryam H. voulait vivre librement, mais ses frères ne le permettaient pas (Photo : privé)

► Au bout de deux jours, Maryam est portée disparue. « Une mère fiable laisse deux enfants seuls, j’ai tout de suite eu une drôle d’intuition », se souvient un policier (50 ans). À peine quatre jours plus tard, la 3e brigade des homicides prend le relais, arrêtant les frères deux semaines plus tard, le 3 août 2021.

► Deux jours plus tard, la copine hongroise du grand frère déballe en Bavière. « A l’époque, elle lui achetait des pelles et des gants à la quincaillerie et pouvait aussi nous conduire jusqu’au cadavre », se souvient le sous-chef (54 ans) de la brigade des homicides. Le corps repose dans un trou dans le sol dans les bois, sans valise.


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► Les données de connexion du téléphone portable des frères indiquent qui a parlé à qui pendant combien de temps et où le téléphone portable a été connecté. Les téléphones portables peuvent être localisés dans une cellule radio avec une précision allant jusqu’à 50 centimètres.

► Le corps était enveloppé dans du ruban adhésif. Le bout du doigt déchiré d’un gant jetable avec l’empreinte génétique (ADN) du jeune frère était également collé dessus !

Continuons le 9 mars. Jugement le 12 août, la veille du premier anniversaire de la mort de la jeune maman…



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