Le navire Ocean Viking, qui compte à son bord 234 migrants secourus ces derniers jours au large des côtes libyennes, a demandé l’aide de la Grèce, de l’Espagne et de la France. « Malgré des demandes répétées aux centres de coordination de sauvetage à Malte et en Italie – précise l’ONG Sos Méditerranée – un port sûr n’a pas encore été indiqué » au navire, « ce qui reste incertain ». « Ce blocus en mer – souligne le coordinateur de l’ONG Nicola Stalla – est non seulement moralement honteux mais méconnaît d’importantes dispositions législatives du droit maritime international et du droit humanitaire ». «Les naufragés – confirme Nicola Stalla – doivent débarquer sans plus tarder. Nous sommes face à une urgence absolue et chaque jour d’attente supplémentaire pourrait avoir des conséquences potentiellement mortelles »

Migrants : HCR, dialogue entre tous les pays pour fournir un refuge sûr

Le HCR se joint à l’appel, rappelant que « le droit de la mer attribue des responsabilités claires dans la coordination des recherches et des secours ». Le HCR souhaite un dialogue entre tous les pays compétents « pour identifier au plus vite un port sûr pour les navires des ONG en Méditerranée dans un esprit de collaboration et de solidarité », en référence aux trois bateaux Ocean Viking, Humanity One et Geo Barents qui ont été en attente d’un  » port sûr « .

Le bras de fer entre le gouvernement italien et les ONG

La directive du ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, qui ordonnait aux navires humanitaires de se tenir à l’écart des eaux italiennes, remonte à il y a 9 jours. À l’époque, il y en avait 2, l’Humanity 1 et l’Ocean Viking. Le Geo Barents a été ajouté par la suite et ce sont désormais 985 migrants secourus en mer en attente sur les trois bateaux qui traversent à quelques milles des côtes siciliennes. « Il y a beaucoup d’enfants à bord et il y a ceux qui ont besoin de soins immédiats », pressent les ONG qui ont adressé de multiples demandes de port à l’Italie et à Malte, qui ont toutes échoué.

Le non du ministère de l’Intérieur

La Première ministre Giorgia Meloni a parlé ouvertement de « bateaux pirates ». « Si vous faites la navette entre les côtes africaines et l’Italie pour transporter des migrants – accuse-t-il – vous violez ouvertement le droit de la mer et la législation internationale. Si un navire d’ONG bat pavillon allemand, disons, il y a deux cas : soit l’Allemagne le reconnaît et le prend en charge, soit il devient un bateau pirate ». Et Piantedosi – c’est le ministère de l’Intérieur qui doit attribuer le port – réitère son ‘niet’ : « on ne peut pas prendre en charge les migrants recueillis en mer par des navires étrangers qui opèrent systématiquement sans aucune coordination préalable des autorités » a-t-il réitéré interrogé par le Corriere.

La réponse des ONG

Sur ce dernier point, Médecins sans frontières, qui gère le Geo Barents (pavillon norvégien, 572 personnes récupérées), souligne que l’équipe de bord « a rapidement contacté et informé à la fois les autorités maritimes maltaises, responsables de la zone Sar dans laquelle ils les activités de sauvetage ont été menées, que les autorités italiennes, mais le centre maltais de coordination des secours n’ont envoyé aucune instruction ni communication ». Sur le navire, il y a plus de 60 mineurs, trois femmes enceintes et des cas nécessitant une intervention immédiate, comme celui-là, explique Riccardo Gatti, chef des opérations de MSF



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