Obeida (23 ans) a une belle vie, mais il finit toujours à la rue


Au début, il semblait n’y avoir aucun problème. Obeida (23 ans) avait un bel appartement à Eindhoven et travaillait dans la logistique. Il avait une petite amie et se sentait chez lui dans le Brabant. Pourtant ça a mal tourné. Il s’est retrouvé dans la rue et a dormi dans un parc la nuit. La Fondation Springplank a décidé de l’aider. Selon cet organisme, il y a de plus en plus de jeunes sans-abri dans le Brabant. Une équipe spéciale accompagne désormais 90 jeunes rien qu’à Eindhoven.

Écrit par

Fou du sol

Obeida était venue seule aux Pays-Bas depuis la Syrie. Il était heureux d’avoir trouvé sa place et d’être en sécurité maintenant.

« De l’extérieur, ça semblait bien se passer, mais mon traumatisme de guerre commençait à me déranger de plus en plus. Je repensais souvent à ce que j’avais vécu en Syrie et dormais de pire en pire. Je suis devenu tellement déprimé que je ne pouvais plus fonctionner normalement. J’ai arrêté de faire les courses et j’ai mal mangé. Ma relation a pris fin et je me suis de plus en plus retirée.

« J’ai eu du mal à parler de mon passé. »

Obeida a appelé malade et n’a pas parlé de ses problèmes. « J’ai eu du mal à parler de mon passé. Parce que je ne travaillais pas, j’ai aussi eu des problèmes financiers. J’avais un contrat zéro heure et je n’avais pas payé le loyer plusieurs fois. Puis le propriétaire m’a dit de partir. Je ne savais pas que je pouvais objecter, alors j’ai fini par y aller. Alors je me suis retrouvé à la rue. »

Parce qu’il n’était aux Pays-Bas que depuis peu de temps et qu’il ne connaissait pas encore beaucoup de monde, il n’était souvent pas possible de passer la nuit avec des amis. Finalement, il ne vit pas d’autre solution que de trouver un endroit où dormir dans le parc Henri Dunant.

« Je suis parti au parc après la tombée de la nuit pour que personne ne me voie. Je dormais sur un banc ou juste dans l’herbe. Je me sentais alors très pauvre. Je n’avais pas de maison à moi, pas de lit, je me sentais faible. Je n’avais aucune perspective », dit Obeida.

« Nous voyons de plus en plus de jeunes avec des problèmes financiers. »

Obeida n’est pas seule. La Fondation Springplank à Eindhoven, Den Bosch, Tilburg et Breda a constaté une augmentation significative du nombre de jeunes sans-abri. La fondation essaie d’aider les personnes qui ont rencontré des problèmes.

Selon Iris Tullemans van Springplank, il est difficile de dire exactement combien de jeunes sont sans abri. « Nous ne les avons pas tous sur la photo. Il y a aussi des jeunes qui dorment chez des amis ou en famille, mais qui n’ont pas leur propre logement. » L’Armée du Salut a récemment parlé d’une augmentation de 50 %.

Selon Tullemans, il y a plusieurs raisons pour lesquelles les jeunes adultes deviennent sans-abri : « Nous voyons de plus en plus de jeunes avec des problèmes financiers. On constate qu’il est difficile pour les jeunes de trouver un logement. Il y a aussi plus de jeunes sans filet de sécurité constitué de famille et d’amis. »

« Je suis reconnaissant et j’essaie d’en faire un avenir radieux. »

Obeida dormait dehors plus souvent et demandait où il pouvait aller. « En fin de compte, je me suis retrouvé à Springplank et, heureusement, j’ai obtenu l’aide qu’il fallait là-bas. »

Il travaille maintenant quatre jours par semaine comme veilleur de nuit. « Je suis content d’avoir trouvé quelque chose qui me plaît. J’ai maintenant aussi mon propre appartement. Je suis beaucoup plus calme et j’avance. Je n’ai pas honte de mon histoire. C’est arrivé et je sais que je Je ne suis pas le « Je suis le seul. Je vais bien maintenant. Je suis reconnaissant et j’essaie d’en faire un avenir radieux. »

Obeida dans 'son' parc (photo : Floor Foole).
Obeida dans ‘son’ parc (photo : Floor Foole).



ttn-fr-32