Nucléaire : les gouvernements devraient craquer sur les SMR


Les réacteurs nucléaires modulaires à petite échelle (SMR) ont longtemps été présentés comme une solution potentielle pour l’industrie nucléaire en difficulté. Le concept montre enfin des signes de vie. La vitesse est essentielle.

Parmi les signaux positifs, les États-Unis ont annoncé 275 millions de dollars de financement pour un nouveau SMR qui sera construit par NuScale en Roumanie. Le Royaume-Uni a lancé un concours pour identifier le meilleur design SMR. GE/Hitachi est sur le point de construire la première usine SMR au monde à Darlington, au Canada.

De tels développements sont encourageants. Les SMR ont le potentiel de contribuer à la transition énergétique. L’énergie nucléaire est nécessaire pour ramener les émissions de gaz à effet de serre à zéro net. L’Agence internationale de l’énergie voit la capacité doubler de 413 GW aujourd’hui à 812 GW d’ici 2050. C’est si les défis de la construction d’un grand réacteur nucléaire dans les délais et le budget peuvent être relevés. La centrale nucléaire de Hinkley Point C au Royaume-Uni devrait coûter 32 milliards de livres sterling et a été reportée à 2027. Flamanville, en France, a plus d’une décennie de retard.

En théorie, il devrait être possible de construire de gros réacteurs à moindre coût si la conception pouvait être standardisée. Mais il peut être plus facile d’obtenir des économies d’échelle en construisant plutôt plusieurs petits réacteurs modulaires. Les composants seraient fabriqués dans des usines et assemblés sur place. Les entreprises impliquées estiment que le coût de l’électricité des SMR serait d’environ 60 à 75 $/MWh.
L’électricité de Hinkley Point coûtera bien plus de 100 £/MWh (124 $).

Il y a d’autres avantages. Les petits réacteurs n’ont pas besoin d’autant d’espace, ce qui signifie qu’ils peuvent être construits sur les sites de centrales au charbon déclassées.

Le hic, c’est que les SMR sont loin. Même les entreprises proposant une version réduite des technologies existantes doivent passer par un long processus d’approbation.

Au Royaume-Uni, le SMR de Rolls-Royce est engagé depuis 18 mois dans un processus qui certifie la sécurité de sa conception générique. Rolls-Royce devra ensuite voir si sa technologie est sélectionnée comme la meilleure du genre par le Royaume-Uni. Des discussions commerciales suivront. Il devra également soumettre à nouveau ses conceptions pour approbation sur une base spécifique au site. Dans l’ensemble, il vise la première production d’électricité d’ici 2032.

Ce type de calendrier ne donne pas beaucoup de marge de manœuvre aux SMR pour contribuer à l’objectif déclaré du Royaume-Uni de production d’électricité nette zéro d’ici 2035. Cela ne signifie pas que poursuivre la technologie est futile. Cela signifie simplement que les gouvernements devraient craquer.

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