Nouvelle étude : ‘Les salariés avec un passé de burn-out sélectionnés plus rapidement pour un licenciement’

Il est bien connu que de plus en plus de personnes en burn-out sont à la maison. Entre 2018 et 2021, il s’agit d’une augmentation de 66 %, ont récemment calculé les caisses d’assurance maladie indépendantes. Si l’on ne regarde que la Flandre, le Conseil économique et social (SERV) estime le nombre de salariés en burn-out à au moins 53.000. Un sur trois d’entre eux est à la maison depuis plus d’un an.

Bien que beaucoup retrouvent le chemin du travail, ils ne peuvent pas simplement laisser leur passé derrière eux. Des années plus tard, toute personne ayant subi un burn-out a toujours plus de chances d’être licenciée lors d’une restructuration. C’est la conclusion à laquelle est parvenu le doctorant Philippe Sterkens du centre interdisciplinaire gantois UGent @ Work, auquel est également affilié le promoteur et économiste du travail Stijn Baert.

Sterkens : « Dans des recherches antérieures, nous avons établi que l’épuisement professionnel constitue un obstacle aux futures opportunités de recrutement et de promotion. Maintenant, il s’avère que les employés ayant des antécédents d’épuisement professionnel sont également plus susceptibles d’être sélectionnés pour être licenciés. L’impact d’un burn-out sur la suite d’une carrière ne peut être sous-estimé, estime la chercheuse. « C’est un tampon que vous pouvez à peine effacer » obtient. »

Plus vieux, plus strict

Les autres motifs d’absentéisme de longue durée, comme une condition physique ou un congé parental, ne sont pas pénalisés. L’âge d’un manager joue également un rôle : plus il est âgé, plus il est strict pour une histoire de burn-out.

Pour l’étude, 197 managers américains ont reçu un ensemble de 27 profils fictifs, dans lesquels ils ont reçu des informations sur, entre autres, le sexe, l’âge, la performance et l’absentéisme. Ensuite, on leur a demandé qui ils allaient virer. « Nous sommes convaincus que nous pouvons projeter les résultats en Flandre, car des mécanismes similaires se sont déroulés dans des études comparables », semble-t-il. Ils reconnaissent déjà le phénomène sur le terrain.

« Les résultats ne sont pas très surprenants », déclare Maarten Hermans, employé scientifique à la VUB et expert au syndicat chrétien ACV. « Nous voyons souvent que les employés ont un cachet en raison de leurs antécédents médicaux, bien que cela ne devrait pas jouer de rôle en vertu du droit belge et européen. » Selon Hermans, les conclusions « vont à l’encontre de tous les objectifs politiques concernant la réintégration des malades de longue durée ».

Selon l’organisation patronale Voka, l’étude crée une situation artificielle. « En réalité, les personnes qui décrochent avec un burn-out s’avèrent souvent être des personnes très impliquées dans le passé. Les gens que vous voulez juste garder à bord », explique la conseillère Sonja Teughels. Elle conseille aux employeurs d’être « le plus transparent possible » dans les critères de licenciement.

« Très malheureux », c’est ainsi que le ministre flamand du travail Jo Brouns (cd&v) qualifie les résultats. « Le travail peut certainement faire partie du rétablissement des personnes souffrant d’épuisement professionnel. » Il veut surtout se concentrer sur la prévention en rendant le travail plus « praticable ».



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