Nouvelle espèce : la crevette pistolet orange profite du fond pierreux d’un parc éolien zélandais

Les Pays-Bas possèdent une nouvelle espèce animale, qui n’avait été observée que deux fois auparavant dans toute la mer du Nord : la crevette pistolet orange (Alphée macrochèle). L’espèce est connue dans la partie occidentale de la Manche, dans les eaux côtières plus chaudes de l’Atlantique et dans la mer Méditerranée. Les chercheurs ont découvert l’espèce dans le parc éolien de Borssele, au large des côtes zélandaises, sur une « table à huîtres » : une structure qui a été placée là pour renforcer la biodiversité. Cela a été rapporté par le programme De Rijke Noordzee et l’agence Eurofins Aquasense. dans un communiqué de presse.

Bruits forts

Les crevettes pistolet font partie des crustacés les plus beaux et les plus fascinants. Ils ont des couleurs vives et des motifs frappants, comme des rayures bonbon, des yeux de paon ou un imprimé léopard. Il existe environ 1 100 espèces dans le monde, que l’on trouve presque partout : des eaux côtières tropicales aux mers froides et profondes et même dans les grottes d’eau douce. Mais curieusement, rarement en mer du Nord.

Seules trois espèces vivent dans l’ensemble de l’Europe du Nord-Ouest, dont une seule a été trouvée jusqu’à présent dans les eaux néerlandaises : la crevette langouste commune (Athanas Nitescens). Mais elle ne peut pas faire une chose qui rend les autres crevettes pistolet uniques et à laquelle elles doivent leur nom : faire des bruits forts.

Les crevettes pistolet, y compris la nouvelle addition orange, ont de grandes et puissantes pinces qu’elles peuvent fermer si fort qu’un bruit se produit. aussi fort qu’un coup de pistolet. Ce son n’est pas le claquement des ciseaux eux-mêmes, mais l’implosion d’une bulle de gaz créée dans le vide créé par les ciseaux. Les crevettes pistolet émettent ce son pour tuer des proies, effrayer les attaquants ou pour communiquer entre elles.

Pierres contre l’érosion

La crevette pistolet orange, d’environ 3,5 cm de long, a été découverte dans un « échantillon de grattage » lors de la surveillance biologique du parc éolien de Borssele. Ici, les organisations de protection de la nature et le propriétaire du parc éolien Blauwwind travaillent ensemble pour accroître la biodiversité grâce au programme De Rijke Mer du Nord. « Des pierres sont coulées autour des éoliennes pour éviter l’érosion », explique l’écologiste Renate Olie, au téléphone depuis un bateau en mer du Nord. Elle travaille pour la Fondation De Noordzee, qui est l’initiatrice de De Rijke Noordzee avec Natuur & Milieu.

«Un avantage supplémentaire est que ces pierres offrent un habitat à une énorme richesse animale», explique Olie. « Toutes sortes d’anémones, de moules et d’autres animaux vivent sur et à proximité des pierres, qui forment ensemble toute une communauté qui n’existait pas auparavant. »

La crevette pistolet orange est une espèce très cool

Renate Olie
écologiste

Les fonds marins autour des parcs éoliens sont sablonneux, vous y trouverez donc principalement des vers et des coquillages. Une plus grande biodiversité se trouve autour des structures dures. « Traditionnellement, il s’agissait des vastes récifs d’huîtres au large de nos côtes », explique Olie. Mais elles ont disparu au cours du dernier siècle et demi, explique-t-elle, principalement à cause de la surpêche des huîtres et de la perturbation des fonds marins pour d’autres pêcheries. « Avec De Rijke Noordzee, nous voulons essayer de renforcer à nouveau la biodiversité. Ceci est tout à fait possible dans les parcs éoliens, car il y a du calme et de la tranquillité sur le terrain. Nous voyons déjà toutes sortes d’espèces intéressantes autour des pierres.

Les « tables à huîtres » sont une autre structure sur les fonds marins : ce sont des dalles de béton spécialement destinées à donner un bon départ aux huîtres plates indigènes. «Ces assiettes contiennent des paniers en plastique contenant des huîtres adultes», précise Olie. « Ils s’y reproduisent. Les larves libres s’installent à proximité. L’été dernier, nous avons vu des jeunes huîtres sur les pierres et sur la base de l’éolienne.

Gratter des échantillons

Les parties surveillent conjointement la biodiversité dans le parc éolien, notamment à l’aide de caméras sous-marines. Mais parfois, ils prélèvent également des « échantillons de grattage » sur les tables à huîtres. « La crevette pistolet orange était dans un tel monstre », explique Olie. « L’échantillon ne contenait qu’environ un litre de bugs au total. Le fait qu’il y ait une telle crevette là-dedans pourrait bien signifier qu’il existe déjà une population entière.»

Est-ce une bonne nouvelle ? Ne dit-on pas principalement que les espèces « plus chaudes » progressent en raison du changement climatique ? « Oui, tout est dit, mais je ne pense pas qu’il faille avoir peur de cette espèce », répond Olie. « Ce n’est pas un exotique ; c’est une espèce commune dans l’espace Manche.

Pour elle, le projet biodiversité est une réussite. Elle pense également que la crevette pistolet orange est « juste une espèce très cool ». Elle-même ne l’a jamais entendu, mais selon une collègue, on entend parfois des bruits secs lorsque l’on marche dans des eaux peu profondes. « Ces crevettes apportent une contribution majeure au monde sonore sous-marin.






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