Nouveau coup dur pour l’approvisionnement énergétique ? Le niveau d’eau extrêmement bas menace de paralyser le trafic de marchandises sur le Rhin

Le Rhin, le deuxième plus grand fleuve d’Europe centrale et occidentale, est d’une importance cruciale pour l’économie allemande. Presque tout le fret expédié en Allemagne en dépend. Charbon, pièces automobiles, produits chimiques, denrées alimentaires… Des centaines de millions de tonnes de marchandises transitent chaque année par le Rhin.

En raison du niveau d’eau exceptionnellement bas dû à la sécheresse, tout ce trafic de marchandises risque d’être arrêté. D’ici quelques jours déjà, le secteur industriel allemand, particulièrement dépendant du Rhin, prévient qu’en pareil cas il sera contraint d’arrêter la production. Cela pourrait aggraver encore la crise économique imminente. Les autorités allemandes rapportent que des navires naviguent déjà avec des charges plus réduites pour ne pas rester bloqués au fond du Rhin. Résultat : des transports plus lents et des prix plus élevés.

Réserve d’énergie

Uniper SE, l’un des plus grands fournisseurs d’énergie d’Allemagne, craint également qu’il ne soit plus possible de garantir la production d’énergie en quelques jours. Staudinger-5, la centrale électrique au charbon d’Uniper à l’est de Francfort, devra réduire sa capacité de plus de 500 mégawatts si l’approvisionnement en charbon s’arrête. Sans charbon pas d’électricité.

Ce serait un nouveau coup porté à l’approvisionnement énergétique de l’Allemagne, alors que l’Europe est déjà aux prises avec une crise énergétique. La Russie a réduit de 80% l’approvisionnement en gaz de l’Europe en réponse aux sanctions économiques suite à l’invasion de l’Ukraine.

Le niveau d’eau dangereusement bas rappelle celui de 2018, lorsqu’un niveau d’eau similaire a rendu le Rhin non navigable pendant six mois. L’impact a été si important que l’économie allemande a enregistré une croissance inférieure de 0,4 % au quatrième trimestre. Si les problèmes de production d’énergie persistent en septembre, comme le craint Uniper, ces coûts pourraient être encore plus élevés cette fois-ci. Pendant ce temps, l’Europe regarde avec une inquiétude croissante les approvisionnements en gaz d’hiver.



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